Un enfant du pays qui pleure son drapeau
Oui, j’ai pleuré.
Devrais-je avoir honte d’avoir pleuré un certain 14 janvier 2011?
Devrais-je avoir honte d’avoir pleuré un certain 12 décembre 2011, lors du premier discours de Moncef Marzouki en qualité de Président la République au sein même de notre assemblée constituante ?
C’était les larmes de la joie ;
C’était les larmes de la dignité retrouvée ;
C’était les larmes de la libération ;
C’était les larmes de l’espoir ;
C’était des larmes saines ;
C’était les larmes de la moralité et de la vertu ;
C’était les larmes d’une certaine idée de la Tunisie.
Mais aussi, hélas, j’ai pleuré un certain mercredi 7 mars 2012!
C’était les larmes de l’impuissance ;
C’était les larmes du désespoir ;
C’était les larmes de l’amertume ;
C’était les larmes de l’abattement ;
C’était les larmes de l’anéantissement.
Mon drapeau, notre drapeau, bafoué, outragé, profané ;
Une Tunisie blessée, vexée, estropiée ;
Un gouvernement impuissant, défaillant, chétif ;
Des forces d’ordre inertes, inexpressives, insensibles ;
Des Salafistes obscurantistes, rétrogrades, surannés.
Ou va-t-on ?
Ezzeddine Ben Hamida
Professeur de sciences économiques et sociales