Pourquoi Ennahdha a accepté le maintien de l'article 1er de la constitution de 1959
Interview de Rached Ghannouchi à une radio privée, conférence de presse du leader d’Ennahdha et enfin débat à la télévision, sur El Watanya 1. Le mouvement a décidé enfin de maintenir l’article premier de la constitution de 1959 sans y ajouter une seule virgule. Un "sacrifice" que le parti islamiste a tenu à ce qu'il ne passe pas inaperçu. Cet article "fait l'objet d'un consensus entre toutes les composantes de la société et préserve l'identité arabo-musulmane de la Tunisie et garantit aussi les principes d'un État civil et démocratique", a déclaré lundi, le président du mouvement "On ne va pas avoir recours à la loi pour imposer la religion", a-t-il affirmé, ajoutant que "ces derniers temps il y a eu une controverse sur le sujet de l'application de la charia, la loi islamique, dans la future Constitution, à tel point que la société a failli être divisée sur des bases idéologiques en deux clans : des pro et anti charia."
Selon Rached Ghannouchi, "les Tunisiens sont unis autour de l'islam et sur les principes de la démocratie". "90 % de la loi tunisienne est inspirée de la charia (...)", a-il concédé, précisant que son parti "ne veut pas introduire à la nouvelle Constitution des définitions ambiguës qui risquent de diviser le peuple alors que l'objectif est de l'unir afin de réaliser les objectifs de la révolution". "L'image de la charia n'est pas encore claire pour tous les Tunisiens et des pratiques erronées dans certains pays ont suscité la peur des gens" de voir la loi islamique source principale de la Constitution, a-t-il dit.
Il reste à Ennahdha de convaincre ses partisans du bien-fondé de sa décision. Depuis des semaines, ses troupes défilent dans les principales villes du pays avec sa bénédiction pour réclamer une constitution inspirée uniquement de la charia. Dimanche, quelques huit mille salafistes ont manifesté sur l’avenue Bourguiba pour le même but : "la charia, rien que la charia. Comment vont-ils réagir ?
D’ores et déjà, de Londres Hechmi Hamdi, patron d’El Aridha a qualifié « cette prise de position soudaine » de « trahison à l'encontre de tous ceux qui ont voté pour Ennahdha»
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