L'interview- fleuve de BCE sur El Wataniya : tout ça pour ça !
On aurait cherché à dissuader les téléspectateurs de suivre l’interview de Béji Caïd Essebsi, on ne s’y serait pas pris autrement. Mais qui a donc eu l’idée saugrenue, à El Watanya, de diffuser cette interview en différé et en la saucissonnant en trois parties au point de lui faire perdre tout intérêt, surtout que l’invité était une personnalité politique qui était appelée inévitablement à aborder des sujets d’actualité ?
Ni l’habileté de BCE à esquiver les questions-pièges, ni son sens de la répartie n’ont réussi à sauver cette interview-fleuve (dont la troisième partie sera diffusée dimanche 8 avril) qui n’apportait rien de nouveau, d’autant plus qu’en face, la journaliste n’était pas au mieux de sa forme. Peut-être que la propension de l’ancien premier ministre à s’exprimer par paraboles l’ont déroutée, peut-être aussi que l’humour de l’ancien premier ministre lui échappait, même si elle avait parfois essayé de se mettre à son diapason. A la question de savoir comment il appréhendait l’avenir, l’ancien premier ministre a répondu sèchement : « je ne suis pas Mme Soleil » (une célèbre voyante française). La journaliste insiste : « mais vous êtes certainement M. Soleil »(sans commentaire).
Dans une autre séquence, la journaliste s'est fait l’écho de certaines accusations selon lesquelles si Béji avait placé ses hommes à des postes importants,«notamment, des beldia» avant de partir. Bien sûr, son interlocuteur s'en est défendu. Il aurait été plus convaincant, si l’émission était en direct. Car, il lui aurait suffi de la renvoyer au mouvement opéré par Ennahdha tout au long de la semaine écoulée dans la haute administration (gouverneurs et pdg), dont la plupart étaient des nadhaouis avérés, alors que lui, BCE s’était contenté de nommer des militaires, donc des gens neutres à ces postes. Peut-être que la journaliste n'aurait même pas osé poser la question. Par décence.
Hédi