Commémoration du 9 avril 1938: heurts violents entre manifestants et forces de l'ordre
Alors qu’on s’attendait à ce que la commémoration des évènements du 9 avril 1938, soit l’occasion de manifestations unitaires où les Tunisiens toutes tendances confondue communieraient dans la même ferveur. Au lieu de quoi, on a eu droit à une cérémonie officielle au mausolée des martyrs à Séjoumi et au Jellaz en présence des trois présidents, une marche de militants d’Ennahdha conduite par Rached Ghannouchi suivie d’un rassemblement des militants sur l’emplacement de la prison civile de Tunis, aujourd’hui rasée et une manifestation dans le centre de Tunis.
Si les deux premières cérémonies se sont déroulées normalement, la manifestation à laquelle participaient outre des représentants de la société civile et des partis d’opposition a mal tourné avec des heurts extrêmement violents avec la police, aidée, selon des témoignages concordants, par des miliciens armés de gourdins appartenant au mouvement Ennahdha. On déplore des dizaines de blessés parmi les manifestants. Pour empêcher ces derniers d’accéder à l’avenue Bourguiba, interdite depuis deux semaines aux rassemblements, les foces de l’ordre ont dû faire usage de grenades lacrymogènes.
La présidente du mouvement Kolna Tounes, Emna Ménif, a déclaré à l'agence TAP que ces agissements sont «une poursuite de la politique sécuritaire de l'ancien régime», exprimant son étonnement concernant l'interdiction par le ministère de l'Intérieur de manifester sur l'avenue Bourguiba, pour célébrer la fête des martyrs.