L'UGTT persiste et signe : le défilé du 1er mai se fera sur l'avenue Bourguiba
Ennahdha souffle le chaud et le froid. Après le ton offensif et parfois agressif de Hamadi Jebali lundi au…carré des martyrs, celui plus conciliant du leader d’Ennahdha. « La Tunisie n’est pas menacée par la dictature, mais par le chaos ».Dans une conférence de presse impromptue tenue mardi, Rached Ghannouchi a rejeté toutes « les formes de violence et quels qu’en soient les auteurs, policiers ou manifestants ».
Le leader d’Ennahdha a mis dos à dos, manifestants et forces de sécurité, soulignant que la violence est condamnable dans un Etat de droit, mais les violations de la loi sont aussi condamnables. « La liberté et la loi sont indissociables », a-t-il fait remarquer. Il a démenti les informations selon lesquelles des miliciens d’Ennahdha auraient servi de supplétifs à la police dans la répression des journalistes. « Les civils qui se trouvaient sur l’avenue Bourguiba n’avaient aucun lien avec Ennahdha », a-t-il ajouté. On aurait aimé avoir des exolcations plus précises et plus convaincantes, compte tenu des séquences diffusées sur les réseaux sociaux.
Il a enfin appelé « notre peuple à mettre de côté les manœuvres politiciennes », d’autant plus que les élections auront lieu dans moins d’une année (mars 2013).
Au même moment, se déroulait sur l’avenue Bourguiba une marche conduite par une quinzaine d’élus à la tête de centaine de manifestants en signe de protestation contre les violences qui avaient émaillé la manifestation du lundi. « Notre objectif est de libérer ce haut lieu de la contestation pendant la révolution », a affirmé Maya Jribi, la secrétaire générale du Parti Républicain qui a pris la relève du PDP et d’Afek Tounès. A la demande de l'opposition, cette affaire sera débattue jeudi, en séance plénière par l’ANC en présence du ministre de l'Intérieur.
Les esprits vont-il se calmer, comme on en a pris l’habitude depuis le 14 janvier, après chaque crise. Sans jouer les prophètes du malheur, il semble bien que la tension va monter d'un cran avec ce communiqué de l’UGTT qui avait choisi de temporiser avant de réagir. C’est dire que les termes employés ont été pesés et soupesés. La centrale syndicale y dénonce vivement « la politique répressive de la police» lors de la marche du lundi, condamne les agressions commises contre les manifestants par des "parties suspectes", demande l’ouverture de « toute urgence d’une enquête pour démasquer les agresseurs et les sanctionner « pour éviter que le pays n’entre pas dans une spirale de la violence », considère que le droit de manifester est « un acquis » à propos duquel on ne doit pas transiger, sous quelque prétexte que ce soit, s’agissant surtout d’une artère qui, depuis la révolution a acquis une haute valeur symbolique et enfin et ce n’est pas le moindre, annonce que le défilé du 1er mai se fera sur cette avenue, réitérant ainsi son attachement à la liberté de manifester et aux principes de la révolution.
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