Pourquoi ces visites successives aux prisons
En moins d’une semaine, le ministre de la Justice, puis le président de la République, en compagnie du ministre de la justice ont effectué des visites médiatisées à des prisons : quel message ont-ils voulu envoyer ? Dimanche 8 avril, Noureddine Behiri, ministre de Justice en charge également des services pénitentiaires, emmenait avec lui la presse dans sa visite à la prison de Mornag et au centre de détention de Borj El Amri. Samedi 14, il accompagnera le président Marzouki à Nadhour et Borj Erroumi.
Plus que constater l’état des centrales d’arrêt et s’enquérir de la situation des détenus, il s’agit surtout, selon leur entourage, de souligner la nécessité d’apporter à l’ensemble du système pénitentiaire tunisien les réformes structurelles nécessaires et la réhabilitation indispensable. Avec pour la plupart des édifices vétustes, durement éprouvés par les incidents survenus au lendemain de la révolution, des moyens rudimentaires et des conditions difficiles, le dispositif souffre également de pratiques désuètes et d’un règlement intérieur qui ne garantit pas aux détenus les droits auxquels ils peuvent aspirer après la révolution.
Réfection des unités affectées, renforcement des équipements, mise aux normes selon les standards internationaux, en collaboration avec la Croix Rouge Internationale notamment, révision des statuts des agents des services pénitentiaires avec revalorisation du système de rémunération, formation et élaboration d’une nouvelle charte des détenus : plusieurs chantiers sont lancés. Mais, ces visites devaient avoir en plus un autre message : marquer la vigilance quant à toute violation des droits des détenus et toute violence à leur encontre. Un rupture totale avec les pratiques du passé.