Rapatriement des dépouilles : à quoi sert la taxe de voyage ?
Le quiproquo auquel a donné lieu cette note généralisée par le ministère des Affaires étrangères à tous les postes diplomatiques et consulaires a failli plonger les Tunisiens dans une grande angoisse : qui prendra en charge les frais de rapatriement en Tunisie de la dépouille d’un Tunisien en séjour ou en simple voyage à l’étranger ? Quand on connaît les coûts non seulement du transport aérien, mais aussi de la mise en bière et du cercueil, pratiqués à l’étranger, on réalise les difficultés auxquelles risquent d'être confrontées surtout les familles endeuillées qui résident en Tunisie. Et à supposer qu'elles aient les moyens d'assurer le rapatriement des dépouilles, les familles ne sont pas, généralement au courant des procédures en vigueur dans le pays d'accueil ni des opérateurs privés concernés.
Les précisions apportées par le ministère sont donc venues mettre fin à un texte imprécis, formulé dans le pur jargon administratif courtelinesque et prêtant à diverses interprétations que des confères n’ont pas hésité à mettre en épingle. Pourtant, la réglementation est claire. Un fonds de secours en faveur des Tunisiens à l’étranger est inscrit depuis des dizaines d’années dans le budget de l’Etat. Alimenté par le timbre sur le passeport (actuellement de 60 D), il sert notamment à couvrir les frais de rapatriement tant des personnes (qui ne disposent pas pour une raison ou une autre d’un titre de transport) que des dépouilles. D’ailleurs, de tous les pays arabes et bien d’autres, la Tunisie est la seule à en disposer.