Ennahdha et les incidents devant le siège de la télévision nationale : "Khatini"
Le Journal télévisé de 20 heures de la Watanya a invité mardi, le président de la commission de la planification, des finances et du développement à l’Assemblée nationale constituante et membre d’Ennahdha, M. Ferjani Doghman, pour évoquer les incidents entre journalistes et sitinneurs devant le siège de la télévision et les déclarations de Rached Ghannouchi et Ameur Larayedh favorables à la privatisation de la télévision.
A notre grande surprise, M. Doghman affirme, d’entrée de jeu, que son parti n’a jamais appelé à cette privatisation. La journaliste lui rappelle les propos tenus par le président du mouvement islamiste il y a quelques jours. Sans se démonter, son invité répond : « il est libre d’exprimer son opinion sur la question. Pour notre part, les choses sont claires : nous sommes contre la privatisation ». « Mais, M. Ameur Larayedh, directeur du bureau politique a dit la même chose », lui objecte la journaliste. L’élu nahdhaoui réitère la position du mouvement, ajoutant que celui-ci n’a rien à voir avec le sit in. Néanmoins, il émet, sur un ton très mesuré, il est vrai, quelques critiques sur la couverture de la discussion de la loi de finances complémentaire par la commission qu’il préside. « l’évènement a été totalement occulté, déplore-t-il, alors qu’il intéresse l’opinion publique ». L’intervention du représentant d’Ennahdha s’arrêtera là. On ne sait pas s’il était convaincu de ce qu’il disait. Mais ce sont les servitudes du métier auxquelles il faut se plier.
Le mouvement Ennahdha nous a habitués au double langage. Mais dans le cas d’espèce, il s’est couvert de ridicule provoquant une grave crise dont on se serait bien passé par ces temps de crise. A moins qu’on ait cherché une fois de plus à faire diversion pour des objectifs inavoués.