Les sages de l'Afrique en conclave à Tunis sur la révolution
"Quelles conséquences peuvent avoir les soulèvements populaires intervenus en Afrique du Nord sur le processus de démocratisation en Afrique?". C’est à cette réflexion thématique que le Groupe des Sages de l'Union africaine (UA),consacrera sa 12ème session qu’il a choisie de tenir à Tunis à partir de ce vendredi. Présidé jusque-là par feu Ahmed Ben Bella, ce groupe est composé de Miguel Trovoada, ancien Président de Sao Tomé et Principe, Salim Ahmed Salim, ancien Premier Ministre de la République unie de Tanzanie et Secrétaire général de l’OUA, Brigalia Bam, ancienne Présidente de la Commission électorale indépendante d'Afrique du Sud, et Elisabeth Pognon, ancien Présidente de la Cour constitutionnelle du Bénin. La session de Tunis sera marquée également par la participation de nombreuses personnalités africaines dont notamment, Thabo Mbeki (Afrique du Sud), Olosegun Obasanjo (Nigeria), Pierre Buyayo (Burundi), John Kuofor (Ghana), Ketumile Masire, (Botswana), Salou Djibo (Niger), Pedro Pires (Cape Verde) et Addallah Sambi (Comores).
L’ouverture sera assurée par le président de la République, Moncef Marzouki, en présence de Jean Ping, président de l’UA. Le chef du Gouvernement Hamadi Jebali, le président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar et le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi y feront des communications. L’ancien président de la République par intérim, Foued Mebazaa ainsi que le Pr Yadh Ben Achour ont été invités à se joindre aux travaux.
«Le Conseil de Paix et de sécurité de l’UA, a déclaré à Leaders Noureddine Mezni, porte-parole du président Ping, a exprimé sa conviction que les soulèvements en Afrique du Nord doivent être utilisés comme une opportunité pour les États membres de renouveler leur engagement à l'agenda de l’UA de la démocratie et de la gouvernance, insuffler un nouvel élan aux efforts déployés à cet égard et mettre en œuvre les réformes politiques et socio-économiques qui sont requises dans chaque situation nationale particulière. Il a demandé au Groupe des Sages de l'UA de procéder à un examen complet et approfondi. Le choix de Tunis pour abriter les travaux constitue un hommage à la révolution et une marque de considération pour la Tunisie qui est actuellement 2ème vice-président de l’UA.»
Selon l’agenda établi, un hommage sera rendu à l’ouverture des travaux, vendredi matin, à l’ancien président algérien Ahmed Ben Bella, avant de céder la parole au président de la BAD, Donald Kaberuka, au président de l’UA, Jean Ping et au président Moncef Marzouki pour le discours inaugural. Un débat sera alors ouvert avec le président tunisien. Une séance spéciale sera consacrée, vendredi après midi au thème : Les révolutions en Afrique du Nord : défis et perspectives.
La journée du samedi débutera par une session spéciale pour la Tunisie, qui sera présidée par Mustapha Ben Jaafar et au cours de la quelle interviendra Rached Ghannouchi. Il sera invité à interagir avec les participants sur le déroulement et les leçons tirées de la révolution populaire tunisienne, les implications pour l’Afrique et les mesures d’accompagnement à prendre par l’UA.
Les participants se pencheront ensuite sur « la troisième vague de démocratisation en Afrique et le défi de gérer les transitions ». Ils auront à traiter dimanche de la mise en place des instruments régionaux pour les changements de gouvernance et la démocratie en vue d’identifier de nouvelles approches innovantes. Autre question inscrite au programme, un débat sur les transformations politiques en Afrique : quel rôle des acteurs extérieurs et quelle responsabilité des acteurs politiques nationaux.