Pourquoi l'INRIC et le syndicat des journalistes ont boycotté la consultation sur l'information
Démarrage ce vendredi à Tunis de la consultation nationale sur le cadre législatif de l’information en l’absence de l'instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (INRIC) et du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). Une décision motivée, selon le président de l'INRIC, Kamel Jendoubi par « l’absence de concertations préalables entre toutes les parties concernées» et par le moment pour le moins inadéquat choisi pour lancer cette consultation qui coïncide avec la remise du document final de l’INRIC, qui aurait pu constituer une bonne base de discussion, au président de la république. A quoi, il faut ajouter les préparatifs de la célébration, le jeudi 3 mai, de la Journée mondiale de la liberté de la presse qui sera marquée cette année par l’organisation à Tunis d’une importante conférence de l’UNESCO sur ce thème.
L’entrevue entre le Moncef Marzouki et une délégation de l’INRIC, laquelle est chargée en vertu du décret- loi n°10-2011 de concevoir un projet de réforme de l'information et de la communication, a permis de discuter des moyens à mettre en œuvre pour mettre un terme à la crise de confiance entre le pouvoir et la presse. Les deux parties en sont arrivées à la conclusion qu’il fallait dépassionner le débat, en accordant le primat à la concertation en vue de dégager une nouvelle vision pour une réforme de l’information s’appuyant sur un large consensus.
Le rapport de l’INRIC identifie de manière précise la situation de secteur de l’information en Tunisie et esquisse les contours du nouveau paysage médiatique correspondant à l’esprit de l’étape que traverse le pays et aux aspirations des journalistes.
De son côté, le secrétaire général du SNJT, Mongi Khadraoui a indiqué que le syndicat « qui a été informé tardivement » de la tenue de la consultation, a demandé le report des travaux, en raison de la participation "de parties qui ne représentent pas le secteur", qualifiant leur présence « d'illégale et d'illégitime ». Il s'agit selon Khadraoui, « d'une tentative de disperser les journalistes et de saper leurs efforts».
Le secrétaire général du SNJT estime que certaines parties ont été invitées à participer en raison de la loyauté totale qu'elles vouaient à Ben Ali. Il a ajouté « ces mêmes parties qui ont, par le passé, contribué à la désinformation médiatique, cherchent aujourd'hui à se repositionner et à imposer une autre tutelle aux journalistes ».
L'unique porte-parole des journalistes est le syndicat, a-t-il tenu à préciser, appelant à la nécessité de réunir toutes les conditions objectives et subjectives pour assurer la réussite de n'importe quelle consultation sur le secteur des médias.