Le patron de Nessma condamné à une amende de 2400 dinars : «Un coup porté à la liberté d'expression»
Le patron de la chaîne privée tunisienne Nessma TV, Nabil Karoui, a été condamné jeudi à une amende de 2.400 dinars pour «troubles à l'ordre public et atteinte à la morale» à la suite de la diffusion du dessin animé «Persepolis» dont une scène jugée blasphématoire a provoqué des réactions violentes des salafistes. Il a aussitôt décidé de faire appel.
«On ne peut pas être à moitié coupable et à moitié innocent!», a réagi Nabil Karoui, contacté par l’agence AP par téléphone. Il a dénoncé un « signal négatif » et un « coup porté, non seulement à la liberté d'expression mais également à la liberté de création ».
Le responsable du visionnage, et la propriétaire de la société qui a traduit le dialogue du film, ont, de leur côté, écopé, chacun, d'une amende de 1.200 dinars pour troubles à l'ordre public
L'annonce du verdict, ne pouvait pas plus mal tomber. Elle coïncidait avec la Journée mondiale de la liberté de la presse. L'UNESCO a choisi de la célébrer en grande pompe en Tunisie, en hommage au pays de Bouazizi dont l’immolation par le feu a été l’élément déclencheur du printemps arabe.
De nombreuses ONG nationales et internationales ainsi que des personnalités politiques se sont mobilisées au nom de la liberté d'expression. Amnesty International (AI) et Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) ont dépêché des représentants à Tunis pour suivre le procès.
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