Il sera honoré mardi par François Hollande : Jules Ferry n'est pas seulement le père de l'école laïque
Depuis François Mitterrand, les présidents français nouvellement élus ont pris l’habitude le jour de leur prise de fonction de rendre hommage à des personnalités qui ont marqué l’histoire de France. François Hollande honorera ce mardi 14 mai, la mémoire de Marie Curie, lauréate du prix Nobel à deux reprises. La première fois, en 1903, en physique avec son époux, et la seconde, en 1911, en chimie, pour ses travaux sur le radium ; et celle de Jules Ferry, considéré comme le père de l’école laïque française. Le problème, c’est que Jules Ferry a été aussi, en qualité de président de conseil en 1881, le principal artisan de l’expansion coloniale française à la fin du XIXe siècle. Et à ce titre, on lui doit l’occupation du Congo-Brazzaville, du Tonkin, l’actuel Vietnam et, surtout, celle de la Tunisie. Il avait fait une fixation sur notre pays appelant sans cesse à l'occuper. Et c’est sur ses instructions que fut déclenchée une opération militaire en Kroumirie en avril 1881 qui préluda à l’instauration du protectorat, le 12 mai de la même année.
C’est le même Jules Ferry qui prononça le fameux discours à la Chambre des députés où il développa, le premier, la théorie de la «mission civilisatrice» des occidentaux pour justifier la colonisation : « il y a des races supérieures qui ont des droits vis-à-vis des races inférieures. C’est pourquoi, elles ont le devoir de civiliser les races inférieures ». Comment cet aspect peu reluisant de la personnalité de Jules Ferry a-t-il pu échapper au nouveau président de la république française et à ses conseillers ?
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