Une première : deux prédicateurs radicaux marocains refoulés
Remue-ménage lundi soir à l’aéroport de Tunis-Carthage. Des dizaines de salafistes s’y étaient donné rendez-vous pour accueillir deux prédicateurs radicaux marocains, Omar Haddouchi et Hassan Kattani, conviés par une des associations « caritatives » proches de cette mouvance qui avaient poussé comme des champignons, profitant de la mansuétude des pouvoirs publis, pour donner une série de conférences et de cours sur la charia. Les deux hommes ont été condamnés dans leur propre pays pour « endoctrinement des islamistes » qui avaient commis les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca et qui ont causé la mort de 33 personnes et 12 kamikazes et bénéficié d'une grâce royale en février 2012. Figurant sur la liste de personnes interdites d'entrée sur le territoire tunisien, ils ont été refoulés dès leur arrivée à l’aéroport, au grand dam de leurs partisans. Un troisième marocain qui les accompagnait, et dont le nom n'était pas sur la liste, a choisi de repartir avec eux.
« On accueille Nancy Ajram et pas Omar al-Hadouchi, elle vaut mieux que lui », a déclaré un des salafistes à l’AFP. Puis, se faisant menaçant, il a réclamé « la liberté pour tout le monde, sinon il se passera quelque chose ».
Depuis la révolution, la Tunisie a accueilli en grande pompe, des dizaines de salafistes dont certains sont interdits de prêche dans leur propre pays, certains invités par Ennahdha, d'autres par une de ces associations caritatives, proches des mouvements salafistes radicaux, qui avaient poussé comme des champignons. Aucun d'eux n'avait été refoulé jusque-là. La mesure prise contre les deux prédicateurs marocains traduit-elle un changement dans l'attitude des pouvoirs publics à leur encontre ou a-t-elle été prise sous la pression d'un pays étranger, comme le bruit court ?