News - 10.06.2012
Nouveaux horaires administratifs : vers une semaine de cinq jours, mais...
Les consultations menées par les services de la Kasbah au sujet des horaires administratifs semblent converger vers une semaine de cinq jours. On s’achemine en effet en faveur d’une proposition fixant les horaires du lundi à jeudi, de 9H à 17H avec une heure de pause-déjeuner et le vendredi de 8H30 à !7H, avec une pause de 1H30 et ce pour le Grand Tunis. A l’intérieur du pays, le travail commencera à 8H30, et la pause déjeuner sera de 1H30, sauf le vendredi où elle sera prorogée à 2H. Durant la saison estivale, l’horaire sera de 7H à 14H, sauf le vendredi où il s’arrêtera à 12H30.
Rien d’officiel n’est encore confirmé, mais cette proposition est déjà largement diffusée, comme pour servir de bulle d’essai afin de recueillir les différentes réactions. Prids sur le vif, Belgacem Ayari, secrétaire général adjoint de l’UGTT, estime que l’essentiel est que les nouveaux horaires ne portent pas préjudice au bon fonctionnement de l’administration et doivent garantir l’octroi des prestations de service public au citoyen le samedi. Il considère que dans son ensemble la question ne saurait revêtir un caractère purement politique ni tranchée par les seuls services du ministre Mohamed Abbou, mais faire l’objet d’une large concertation avec toutes les parties concernées.
Emna Menif, monte au créneau
Premier à rebondir, parmi les composantes de la société civile, le mouvement Kolna Tounes, conduit par Emna Menif a publié le communiqué suivant :
Le mouvement Kolna Tounes, tout en reconnaissant les avantages indiscutables de la semaine à 5 jours, s'interroge sur l'opportunité de la mesure proposée. En effet, alors que le code de travail fixe actuellement la durée de travail hebdomadaire à 40 heures au moins, en dehors de quelques secteurs régis par des statuts spécifiques, la mesure proposée ramène la durée du travail hebdomadaire à 34 heures et demi pendant la double séance et 33 heures et demi pendant la séance unique. Ce qui représente une réduction de la durée de travail annuelle de près de 290 heures et 7 semaines.
Il se demande si la Tunisie peut supporter aujourd'hui une réduction du temps de travail au moment où elle s'apprête à engager des réformes profondes et a le plus grand besoin d'une administration efficace et de garantir rapidité et pertinence des procédures en même temps qu'une bonne gouvernance. De ce fait, cette mesure ne pourra être mise en application que si elle est accompagnée de nouveaux recrutements dans la fonction publique, auxquels les finances de l'Etat ne semblent pas être en mesure de faire face.
Le mouvement craint que cette mesure ne soit un subterfuge pour justifier le gel des salaires à l'heure où les revendications sociales se multiplient. Car, comment justifier des augmentations salariales conjointement à la baisse du volume horaire du travail?
Tout en renouvelant son appui au passage de la semaine de 5 jours, le mouvement Kolna Tounes attire l'attention sur les conséquences de la proposition du gouvernement en l'absence d'une révision globale des statuts qui régissent la fonction publique, d'une estimation de son coût sur la collectivité, d'une évaluation de ses conséquences sur le rendement de l'administration et le fonctionnement des différents secteurs autant que sur les négociations sociales et sur le pouvoir d'achat.