L'initiative de BCE : déjà des couacs
Après une gestation qui a duré plusieurs mois, l’initiative « L’appel de la Tunisie » sera lancée officiellement samedi 16 juin au palais des Congrès par Béji Caïd Essebsi. On sera enfin fixé sur la forme qu'elle prendra : s’agira-t-il d’un nouveau parti ou d’un front regroupant toutes les formations laïques et démocratiques du pays ? : cette initiative n’est pas dirigée contre le mouvement Ennahdha comme on lui en fait souvent grief. Son objectif est de créer une force politique capable de faire contrepoids à ce parti. Car, le grand danger qui guette aujourd’hui la jeune démocratie tunisienne, c’est la reproduction de l’ancien système politique avec un parti dominant et de petites formations sans assise populaire évoluant dans son giron et se contentant de jouer au mieux le rôle d’alibi démocratique.
Ces assurances répétées à satiété par BCE ne semblent pas avoir convaincu le parti islamiste et surtout ses partenaires qui craignent d’être laminés par cette initiative, d’où la campagne de dénigrement lancée sur les réseaux sociaux pour décrédibiliser son initiative en recourant très souvent des arguments qui ne volent pas très haut.
Pourtant, alors que toutes les précautions semblent avoir été prises pour que le démarrage de cette tentative de la dernière chance se fasse dans les meilleures conditions, voilà qu'on nous annonce la démission d’Omar Shabou, « militant de la première heure » de cette initiative à laquelle il avait ouvert les colonnes de son journal depuis qu'elle était dans les limbes. La gauche tunisienne est rattrapée par ses vieux démons : les querelles subaternes et les égos surdimensionnés qui ont permis à Ennahdha, un certain 23 octobre, de rafler la mise.