«L'appel de la Tunisie», le parti qui dérange la troika
Le moins qu’on puisse dire est que « l’initiative » n’a laissé personne indifférent. 48 heures après l’annonce de la création du parti, « l’appel de la Tunisie », la polémique n’est pas près de se calmer dans Le microcosme politique. Alors que ses partisans y voient la planche de salut qui sauvera le pays da la mainmise du parti Ennahdha, ses adversaires dénoncent le retour des résidus (fouloul) de l’ancien régime. Bien qu'elle s'en défende, Ennahdha aurait décidé de déposer un projet de loi à l’ANC, interdisant aux anciens ministres du RCD (dont un certain nombre était présent au meeting de samedi) toute activité politique, alors que Mustapha Ben Jaafar n’y est pas allé de mainmorte en accusant Béji Caïd Essebsi de chercher à provoquer la discorde (fitna) dans le pays. On peut le comprendre. Des trois partis de la coalition gouvernementale, ettakatol est celui qui est le plus menacé par l'initiative de Caïd Essebsi.
Il faut reconnaître que le nouveau parti suscite bien des inquiétudes, dans les arcanes du pouvoir ne serait-ce qu'en raison de la forte personnalité de son fondateur dont tout un chacun reconnaît les qualités d'homme d'Etat, même si Béji Caïd Essebsi a cherché à rassurer la troika et notamment le parti dominant : « nous chercherons moins l’opposition (????????) que la collaboration (????????). Abondant dans son sens, deux de ses principaux collaborateurs, Taïeb Baccouche et Lazhar Akremi ont souligné que les principaux objectifs de la nouvelle formation seront d’attirer les trois millions de sans parti qui n’ont pas voté aux dernières élections, écartant ainsi toute tentative de débauchage des autres partis, et d’éviter le parti-Etat qui constitue la principale menace pour la démocratie car cela fermerait la voie à toute alternance au pouvoir.