Marzouki met fin aux fonctions de Mustapha Kamel Nabli et engage la procédure devant l'ANC
Alors que le conseil d’administration de la Banque centrale était en réunion ce mercredi sous la présidence du Gouverneur, Mustapha Kamel Nabli, la Présidence de la République annonce que le Président de la République, en accord avec le Chef du Gouvernement, a pris un arrêté mettant fin aux fonctions du gouverneur de la BCT. «En application aux dispositions en vigueur, ajoute le communiqué mis en ligne sur la page officielle de Facebook, l’arrêté a été transmis à l’Assemblée nationale constituante pour adoption dans un délai n’excédant pas les 15 jours à compter de la date de sa présentation».
En sacrifiant Nabli, malgré toutes les assurances publiques et les témoignages d'estime qui lui avait été exprimés pas plus tard que samedi par Hamadi Jebali en personne, des analystes y voient une concession faite par le gouvernement à Marzouki pour l'apaiser suite à l'affaire de l'extradition de Baghdadi Mahmoudi et restaurer son autorité. Ils y entrevoient une manière possible de sortie de crise. Reste à savoir comment la décision sera appréciée dans les milieux politiques, d’affaires et à l’international ainsi que par les différents groupes parlementaires au sein de l’ANC. La question est aussi de savoir si l’arrêté présidentiel saura remporter la majorité requise pour son adoption et éviter ainsi de se retourner en camouflet et attiser la confrontation.
A noter que selon l’article 26 de la loi constitutionnelle N°6 en date du 16 décembre 2011, portant organisation provisoire des pouvoirs publics, la destitution du gouverneur de la Banque centrale peut être initiée à la demande du président de la République ou d’un tiers des élus et doit être adoptée, dans les deux cas, par l’Assemblée nationale constituante à la majorité des présents parmi les membres de l’Assemblée.