Les Maghrébins auront tous les droits en Tunisie : la réciproque est-elle vraie ?
Dans les clameurs soulevées par l’affaire Mahmoudi et le limogeage de Mustapha Kamel Nabli, la décision (annoncée en catimini), d’accorder le droit de vote aux élections municipales tunisiennes à tous les Maghrébins à compter du 1er juillet est passée inaperçue. Cette mesure vient s'ajouter aux quatres libertés octroyées déjà aux mêmes ressortissants.
A partir du 1er juillet 2012, il sera loisible à tout maghrébin, à l'exception des Libyens, de s’installer, travailler, investir acquérir une maison ou tout autre propriété en Tunisie, sans autorisation préalable et au même titre que les nationaux, sans oublier l'entrée sur le territoire tunisien avec une simple carte d'identité. Des décisions prises dans la précipitation, par le fait du prince et sans avoir associé les élus du peuple ou la société civile à leur élaboration comme s’il s’agissait de simples mesurettes qui n’auraient aucune incidence sur l’avenir du pays. Et c'est ce qui explique le désarroi des Tunisiens. A-t-on mesuré l'impact de ces mesures sur l'emploi, le marché de l'immobilier etc.
Pour avoir une idée du mépris dans lequel on nous tient, on n'a même pas pris la peine de tenir une conférence de presse pour rassurer les Tunisiens et répondre aux questions qu'ils se posent et en particulier celle-ci : y a-t-il réciprocité ? A en juger par la réaction de nos voisins, ce n'est pas encore le cas. En fait, tout se passe comme si on cherchait à forcer la main de nos partenaires. Ce ne sera pas aussi facile qu'on le pense. On ne se débarrasse pas des principaux attributs de sa souveraineté aussi facilement. Les Européens eux-mêmes ne s'y sont résolus qu'à partir de 1985 et après plusieurs referendums, alors que le traité de Rome, texte fondateur de l'Union européenne remonte à 1957.
HB