Très tôt le matin, le parc des Expositions du Kram, décoré aux couleurs d’Ennahdha, était pris d’assaut par plus de 6000 invités et congressistes, nombre d’entre eux étant en famille, avec femmes et enfants. Ils étaient arrivés par bus et voitures, certains de loin de l’intérieur du pays et d’autres de 43 pays à l’étranger où résident des Tunisiens membres du parti islamiste. Si les invités spéciaux, les congressistes et les cadres étaient installés dans la grande salle devant abriter les travaux du congrès, les autres, surtout les militants de base et les familles ont pris place dans le grand pavillon central où est organisée une exposition diversifiée, comprenant des stands politiques consacrés aux martyrs et d’autres réservés aux articles d’artisanat et autres produits par les familles des anciens détenus politiques. Dans l’allée centrale, une série de stands mettent en vente des livres et divers autres articles.
Ordre et discipline
La grande caractéristique relevée dans l’organisation du congrès est sans doute l’ordre et la discipline. Des centaines de militants ont en effet été affectés, chacun à une tâche précise, selon une chaîne de commandement bien établie. Les hôtesses d’accueil sont en tunique noire et foulard bleu et les autres jeunes filles et femmes en foulard. Quant aux hommes, ils sont en pantalon noir et chemise blanche, certains portant une cravate noire. Tous ou presque sont si bien rôdés à leurs tâches qu’on suppose qu'ils ont dû au préalable procéder à plusieurs simulations.
Pour ce qui est de la discipline, elle est très perceptible chez les milliers de militants présents et de leurs familles. Pas de bousculades ni de cohue, respect des aînés et des dirigeants et pas de fougue ou de déchaînement outre-mesure dans le lancement des slogans
Vieilles retrouvailles
Emouvantes accolades et larmes sont souvent au rendez-vous de vieux militants qui se retrouvent parfois pour la première fois après des années d’exil pour les uns et de prison pour les autres. Certains s’interpellent encore par leurs noms de code et des tas de souvenirs sont échangés.
Les invités d’Ennahdha
Ridha Chaaïbi, chargé du congrès n’a pu citer au micro tous les invités de marque tunisiens et étrangers, tant la liste étaitt longue. Il a essayé de se rattraper au fur et à mesure de la présentation des différents orateurs. Parmi les étrangers et outre le chef du Hamas, Khaled Mechaal, figurent une autre personnalité palestinienne Abbas Zaki (Fath), ainsi que des délégations de tous les pays arabes (y compris l’Arabie Saoudite) à l’exception de la Somalie et de nombreux pays européens et nord-américains. Les chefs des missions diplomatiques accrédités à Tunis étaient également présents en grand nombre.
Du côté tunisien, on a noté particulièrement la présence d’Ahmed Mestiri, Ahmed Ben Salah, Mustapha Filali, Mohamed Moaada, Mohamed Laaziz Ben Achour, Ghazi Gherairi, Farhat Rajhi, Iskander Rekik, Boussairi Bouebdelli, Ali Romdhane, Ouided Bouchammoui et Samir Cheffi (UGTT).
Dès leur arrivée, les invités étaient conduits, selon leur rang, vers l’un des trois salons VIP aménagés pour la circonstance où sont servis boissons rafraîchissantes et gâteaux. Ces gâteaux n’étaient pas tous tunisiens, mais aussi égyptiens, syriens et palestiniens, notamment, offerts par des délégations participantes.
Des studios pour diffusion en direct
La plupart des stations radio et chaînes TV tunisiennes, publiques et privées ont installé des studios sur place pour assurer des retransmission en direct ou enregistrer des interviews et émissions. Plus particulièrement Al Jazeera ouvre son canal Al Jazeera Mubasher pour des diffusions en live.
A noter la forte présence de journalistes tunisiens et étrangers présents pour couvrir le congrès. Pas moins de 400 accréditations ont été accordées. Mais, si la remise des badges de presse a été rapide et fluide, le contact pour interview de certains invités étrangers était rendu difficile par la rigueur de leurs escortes. Bien évidemment, Khaled Mechaal était le plus sollicité. Quant à Rached Ghannouchi, Hamadi Jebali et autres dirigeants d’Ennahdha, ils étaient accessibles, répondant à leurs questions.