Mustapha Kamel Nabli : la cabale fait un flop
La fixation sur Mustapha Kamel Nabli avait tourné à un moment donné à la monomanie. Pendant des semaines, Moncef Marzouki, Hamadi Jebali et le chef d’Ennahdha ont réclamé à cor et à cri son départ, l’accusant de tous les maux y compris d’être à l’origine de la dégradation de la note souveraine de la Tunisie par Standard and Poor’s, une accusation gravissime qui relève de la haute trahison. La colère, dit-on, est mauvaise conseillère. Le président provisoire de la république et les dirigeants d’Ennahdha doivent aujourd’hui se mordre les doigts d’avoir tourné le dos au bon sens populaire en montant toute cette cabale qui s’est révélée être au final désastreuse pour le gouvernement, au point de créer un élan de sympathie en faveur du gouverneur. Ce dernier a eu beau jeu de tailler en pièces l’argumentation de ses détracteurs, les obligeant à battre en retraite et à s’en remettre à l’ANC. Le délai imparti à celle-ci pour statuer sur le cas de M. Nabli ayant expiré le jeudi 12 juillet, l’affaire est en principe classée (1)
Non seulement, la troika en sort affaiblie, mais elle a fourni au gouverneur l’occasion de montrer des qualités dont ce grand commis de l'Etat discret s'est bien gardé de faire étalage auparavant : un tempérament bien trempé , une grande honnêteté intellectuelle et une haute idée du rôle de l'institution qu'il préside. Trois qualités qui constituent forcément des anomalies dans le pays du "malgoverno"
(1) Pourtant, on apprend la tenue d'une séance plénière le mardi 17 juillet pour examiner la question de la... révocation de MKN). Le feuilleton continue.
Hedi