Rappelé de Rabat, Rafaa Ben Achour fait les frais du mouvement diplomatique
Il n’y aura même pas bouclé une année. A peine nommé en septembre dernier ambassadeur de Tunisie à Rabat, Rafaa Ben Achour vient d’être rappelé de son poste, « dans le cadre du mouvement diplomatique régulier », argue-t-on à Tunis. On ajoute aussi qu’il est atteint par la limite d’âge oubliant que pour les professeurs universitaires, l’âge d’admission à la retraite est de 65 ans, extensible d’ailleurs à 70 ans et non de 60 ans, comme c’est le cas pour nombre de corps de la fonction publique.
Pourtant, en ces quelques mois passés au Maroc, l’Ambassadeur Ben Achour a su insuffler une réelle dynamique dans les relations bilatérales, servi certes par une conjoncture favorable après les élections dans les deux pays. Visite officielle à Rabat du président de la République, puis du chef du gouvernement, visite à Tunis du premier ministre marocain, réunion de la commission mixte et des commissions sectorielles, réactivation de nombre de dossiers restés en suspens et présence significative de la Tunisie dans tous les milieux politiques, économiques, universitaires et culturels. Le fils de Cheikh Fadhel Ben Achour qui jouit d’une haute estime dans le royaume chérifien a en effet trouvé devant lui les portes grandes ouvertes. A son arrivée, un accueil exceptionnel lui avait été réservé.
Pourquoi alors ce rappel prématuré qui laisse sidérés les Marocains ? Comment faut-il l’expliquer ? Rafaa Ben Achour paye-t-il son passage au gouvernement de Béji Caïd Essebsi ? A Rabat où ils sont unanimes à souligner les mérites de l’ambassadeur de Tunisie, les officiels ne comprennent pas la véritable signification de la décision des nouvelles autorités tunisiennes. A Tunis, aussi.