Dure journée pour la démocratie
Emeutes, coupures de routes, grèves, émergence du phénomène salafiste, extradition de Baghdadi Mahmoudi, différend Jebali-Marzouki, El Ibdillya, crise de l’eau, flambée des prix, légalisation du parti Tahrir et la liste n’est pas exhaustive : Rien ne nous aura été épargné depuis un certain 14 janvier 2011, mais il semble bien que les mois à venir ne seront pas non plus un long fleuve tranquille. Le triste spectacle que nous ont offert, mardi, nos élus à la constituante, président compris, nous donne un avant-goût de ce qui nous attend. Par manque de doigté et d’expérience, un changement à la tête de la Banque centrale est en en train de se transformer en crise majeure avec des débats houleux à l’Assemblée et une polémique à n’en plus finir dans la presse. Tout compte fait, Rached Ghannouchi était trop optimiste quand il avait dit que nous étions en première année de démocratie. Nous en sommes à l’année préparatoire. Et la phase d’apprentissage risque d’être pleine d’embûches. Plus de cinq heures de « débats » entrecoupées, de pauses, pour calmer les esprits n’ont pas suffi pour arriver à une solution. Dans cette affaire, il n’y avait pas de vainqueur, mais certainement beaucoup de vaincus : la présidence de l’Assemblée qui a multiplié les maladresses, l’exécutif qui s’est acharné sans raison sur MKN, les élus par leurs manœuvres dilatoires ou leur hargne contre le gouverneur et surtout la démocratie, malmenée comme elle ne l'a jamais été.