La compétition électorale a-t-elle déjà commencé entre Ennahdha et Nida Tounès ?
Qui est derrière les évènements qui secouent Sidi Bouzid ? Alors que le gouverneur de la région s’est contenté de pointer du doigt le parti d’extrême-gauche, Echaab et l’Union de la Jeunesse communiste, la section d’Ennahdha à Sidi Bouzid y a vu la main de « certaines figures connues dans la région en coordination avec Nida Tounès, le bras du RCD, les saboteurs, les brigands, les dealers et les marchands de boissons alcoolisées ». La réponse du parti de Beji Caïd Essebsi a été prompte : « ces attaques contre notre parti relèvent de l’accusation gratuite(…) Les brigands sont plus proches des Nahdhaouis que de nous. Nous ne possédons pas de milices, nous n’insultons personne et nous n’exerçons aucune violence. Il est pour le moins déplacé de qualifier de la sorte des démocrates, des militants des droits de l’homme et des composantes de la société civile qui sont sortis dans la rue pour protester contre la répression et défendre leurs droits ».
C’est la première fois que Nida Tounès est cité nommément et attaqué d'une manière aussi virulente dans un communiqué d’Ennahdha, même si le communiqué émane d’une section régionale. Car d’habitude, on recourt aux euphémismes, aux « azlam » et « fouloul » de l’ex RCD, même si l’allusion à Nida Tounès est claire. Doit-on comprendre par-là que la compétition électorale entre le parti islamiste et celui qu’on présente comme son principal adversaire a commencé ?