Comment éviter la pénurie des médicaments
Course contre la montre au ministère de la Santé et à la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT) pour éviter la rupture des stocks en médicaments, notamment ceux prioritaires. La réserve stratégique à la PCT se situe, fin juillet 2012, à hauteur de la couverture des besoins de 3 mois et 5 jours, contre 3 mois et 11 jours pour la même période, l’année précédente. Des ressources financières importantes, d’au moins 50 MD sont nécessaires à mobiliser en faveur de la PCT afin de poursuivre ses approvisionnements et faire face à la demande. D'où pourra-t-elle les obtenir? Ses créances auprès des formations de la Santé publiques ne cessent en effet d’augmenter, atteignant 280 MD qu’il lui sera difficile de recouvrer rapidement. Et, c'est là quadrature du cercle.
La demande en médicaments enregistre de son côté, notamment du fait des évènements en Libye, trafic vers ce pays voisin et de l’affluence de réfugiés et de patients libyens en Tunisie. Les ventes ont cru de 15.5% pour le circuit pharmaceutique, contre 5% pour les formations publiques durant les 8 premiers mois de 2011. S’efforçant à éviter toute pénurie, la PCT indique que 17 médicaments manquent sur les 1097 portés sur les listes des pharmacies, et 23 sur les 1048 des formations publiques.
Présentant ces différents indicateurs, le ministre de la Santé, Dr Abdellatif Mekki, qui était accompagné par le PDG de la PCT, Lamine Moulahi, a expliqué les différentes pressions exercées sur le marché des médicaments, notamment à cause de la contrebande vers même des pays au-delà des voisins, comme le Tchad et le Soudan. Un dispositif approprié de lutte contre ce trafic a été mis en place, a-t-il indiqué. Par ailleurs, diverses mesures sont prises pour renforcer l’industrie pharmaceutique tunisienne et accroître sa production afin de répondre la demande locale et, en deuxième phase, à l’exportation.