News - 26.08.2012
Pourquoi Imad Daïmi a retiré sa candidature contre Mohamed Abbou pour diriger le CPR
Décidément, le congrès du CPR n’a pas manqué de rebondissements. Juste avant l’élection du nouveau secrétaire général, Imad Daïmi que beaucoup verraient bien à ce poste, a préféré retirer sa candidature, en toute denière minute, laissant Mohamed Abbou faire face au jeune Walid Haddouk. Expliquant son retrait, Daïmi a dit que sa candidature était motivée par le souci d'offrir aux congressistes des élections démocratiques avec la possibité de choisir entre plusieurs candidats. Quand il a su qu'il y avait 4 candidats en lice, il s'est retiré (le 4ème, Makram Ben Khelifa, s’est retiré dimanche, matin) pour « préserver l’unité du parti, mais aussi pour d’autres raisons ».
Directeur du cabinet présidentiel, Daïmi a été le chef de file au sein du CPR de toute l’équipe qui en avril dernier a remis en cause le mandat d’Abderraouf Ayadi, tout en convoquant un conseil national le 12 mai à Tataouine. Ayadi n’a pas voulu insister, claquant la porte pour aller créer Wafa. A Tataouine, des élections serrées pour le secrétariat général provisoire en attendant le congrès, avaient mis en compétition Daïmi et Abbou, récoltant chacun à égalité 34 voix. Pour les départager, Salim Ben Hmidane avait eu l’idée de faire appliquer le droit d’aînesse, ce qui a été à la faveur d’Abbou. Compromis accepté, mais un deuxième round était prévu lors du congrès, le week end à Tunis.
Une fois de plus, Imad Daïmi ne prend pas en main les rênes du CPR, cette fois-ci de son propre chef. A quelques mois des élections qui s’annoncent décisives pour le parti et au moment où dans sa lettre au congrès, Marzouki trace toute une feuille de route pour que le CPR puisse rééditer son exploit du 23 octobre, il ne se retrouvera pas aux commandes opérationnelles. Avait-il pressenti dimanche un équilibre de force qui n’est pas en sa faveur ? A-t-il changé de stratégie, estimant qu’il sera beaucoup plus utile à Carthage qu’au siège du CPR, rue Dargouth ? Daïmi qui a longtemps vécu en exil quasi-clandestin (Mauritanie et Sénégal avant de s’installer en France) sait cultiver le mystère autour de ses intentions. Ce n’est sans doute guère de son plein gré qu’il a renoncé à sa candidature, la donne a certainement changé pour lui. Il continuera à jouer dans ses instances comme auprès de Marzouki un rôle clef et sera un élément incontournable.