Le retour de la BAD à Abidjan remis en cause ?
Depuis un mois, la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire s’est dégradée avec des attaques sanglantes-attribuées aux partisans de l’ancien président Gbagbo-de postes de police et de casernes de l’armée près de la frontière avec le Libéria ou à Abidjan et des dizaines de morts ou de blessés. Il n’en fallait pas plus pour que certains journaux ivoiriens comme l'Intelligent d'Abidjan évoquent la possibilité de reporter la date de retour de la BAD à son siège dans la capitale ivoirienne. La réunion du Conseil des gouverneurs réuni en 2010 à Washington avait décidé que toute décision de transfert ne serait prise qu'à partir d’un examen de la situation sécuritaire sur une base triennale au cours de laquelle la paix civile devrait régner de manière ininterrompue. C’est sur cette base que le président de la BAD avait annoncé lors de la tenue de l’Assemblée générale de la banque à Arusha en juin en Tanzanie que ce retour ne s’effectuera pas avant 2015. Or les derniers attentats risquent de tout remettre en question.
La BAD s'est installée à Tunis en 2003 suite à la guerre civile que ce pays avait connue. Depuis le retour au calme et l'élection d'Alassane Ouettara à la présidence de la république, les responsables ivoiriens se sont livrés à un forcing auprès des dirigeants de la BAD et ses principaux actionnaires pour obtenir un retour qui est assimilé dans ce pays à une cause nationale.