Les violences anti-américaines à Tunis vues par des Tunisiens vivant aux USA
Le déchaînement de violences devant et dans l’enceinte de l’ambassade américaine à Tunis et les actes de vandalisme et de pillage dont l’école américaine fut la cible ont suscité des réactions de forte réprobation de plusieurs composantes représentatives de la communauté tunisienne vivant aux Etats-Unis d’Amérique.
L’Association de la diaspora des jeunes professionnels tuniso-américains a ainsi condamné avec vigueur ces violences, les qualifiant de « préjudiciables à la transition de la Tunisie vers une société démocratique, à l’intérêt national de la Tunisie et aux relations américano-tunisiennes ».
Déplorant que les efforts de soutien à la transition démocratique et de développement de la coopération soient compromis par de tels évènements « qui donnent de la Tunisie une image négative et intolérante aux Etats-Unis, la TAYP exhorte le gouvernement tunisien à prendre les mesures appropriées pour assurer la sécurité de ses citoyens, des diplomates étrangers et de tous les hôtes de la Tunisie et empêcher que de tels évènement ne se reproduisent. Elle tient d’autre part les groupes radicaux pour responsables de telles violences et autres actes d’intimidation, soulignant l’impératif de faire en sorte qu’il n’y ait plus d’individus, groupes ou organisations au-dessus des lois, quelles que puissent être leur idéologie, leur appartenance communautaire, leurs croyances religieuses ou leur obédience politique.
Le « Tunisian Community Center », une ONG dédiée à la promotion de la pérennité de l’amitié tuniso-américaine, condamne de son côté les actes de violence perpétrés contre l’ambassade américaine et l’Ecole américaine à Tunis, mais aussi contre d’autres chancelleries dans le monde, estimant que « les pertes en vies humaines et les destructions de biens constituent un affront aux valeurs universelles de tolérance qui sont le credo de toutes les grande religions».
L’organisation impute les violences commises aux salafistes. « Ce sont eux qui forment les bandes qui terrorisent impunément le peuple tunisien depuis des mois », ajoute-t-elle, appelant le gouvernement tunisien et la société civile à « assumer leurs responsabilités pour l’éducation des Tunisiens nouvellement libérés dans le culte des vraies valeurs de liberté d’expression et de primauté du droit ».
Une universitaire et chercheure tuniso-américaine installée aux Etats-Unis fait part, elle aussi, de sa colère face au comportement de certains « Tunisiens qui bafouent la foi et agissent de manière honteuse sans se soucier de l’impact de leurs actes sur leurs concitoyens ».