News - 19.09.2012

Y avait-il vraiment une volonté d'arrêter Abou Iyadh ?

Un fois encore l'autorité de l'Etat est bafouée, foulée aux pieds. Encerclé par la police à la mosquée El Fath  qui, pour l'occasion, a fait appel à ses troupes d'élite, Abou Yadh a réussi à échapper une fois de plus aux forces de sécurité. Sans perdre son calme,  même lorsque l'un de ses lieutenants était venu lui chuchoter à l'oreille que la mosquée était encerclée, il a trouvé le temps pour demander à ses partisans de ne pas tomber...dans" le piège de la provocation".  Puis,  à la manière de l'illusionniste David Coperfield, il disparaît pour réapparaître quelques centaines de mètres plus loin sur une moto entouré de ses partisans. En trois ou quatre  jours, le dirigeant salafiste a réussi à déjouer la vigilance des forces de sécurité que ce soit devant l’ambassade des Etats unis, à son domicile à Hammam-Lif ou au cimetière du Jellaz à l’occasion de l’enterrement d’un salafiste. Mais au fait y avait--t-il vraiment  une volonté d’arrêter  ce personnage ?

 La question nous taraude. Car on a peine à croire qu’un Etat aussi faible soit-il en est incapable au point de recourir à des justifications ridicules dont la presse nationale et internationale fait des gorges chaudes depuis quelque temps.

En réalité, les épisodes de l'ambassade des Etats unis, du Jellaz ou de la mosquée El Fath sont le révélateur de la déliquescence de l'Etat. Abou Iyadh ne s'en cache pas : il prône carrément le dépérissement de l'Etat pour établir sur ses décombres un Etat islamique. Le voilà tout près du but. Au train où vont les choses, le pouvoir ne sera plus à prendre, mais à ramasser. 

La démocratie qui est le principal acquis de cette révolution n'est pas le meilleur système, mais le pire à l'exception de tous les autres à cause de ses fragilités, de ses failles, des tentations qu'il engendre et des sournoiseries de ses adversaires. Mussolini et Hitler ont accédé au pouvoir par les urnes. Hizb Ettahrir joue la carte démocratique...dans l'espoir d'instaurer plus tard, et il n'en fait pas mystère, le califat. Tant que ces idées émanent de lunatiques marginaux, cela ne porte pas à conséquence, mais que dire quand leurs tenants sont installés au centre nerveux du régime. Souvenez-vous du 6e califat. Cela date d'à peine un an.Il ne faut pas oublier que ces gens-là ont de la suite dans les idées.

Hedi