Vives réactions de solidarité avec une victime devenue accusée
La jeune femme tunisienne qui avait accusé deux policiers de l'avoir violée s'est retrouvée accusée d’«outrage à la morale publique » et convoquée à ce titre par la justice. L'affaire tourne à la controverse et plusieurs ONG tunisiennes ont dénoncé mercredi les poursuites en question sur fond de récriminations exprimées contre le pouvoir islamiste pour les atteintes aux droits des femmes.
Les deux violeurs présumés et leur victime, ainsi que le fiancé de cette dernière ont comparu ce mercredi devant un juge d’instruction pour une confrontation. Coup de théâtre : la jeune femme apprend qu’elle est convoquée en tant qu’accusée pour « outrage à la morale publique » et « voies de fait », selon l’Association tunisienne des femmes démocrates et la Ligue tunisienne des droits de l'homme.
Les deux ONG s’élèvent contre une procédure qui « fait de la victime une prévenue dans le but de l’intimider et de la contraindre, elle et son fiancé, à renoncer à leurs droits ». Elles s'interrogent également sur le sérieux de l'engagement du gouvernement à appliquer le plan national de lutte contre la violence faite aux femmes.