Banque centrale de Tunisie : le taux directeur inchangé
Réuni vendredi pour la première fois dans sa nouvelle composition entière changée, sous la présidence du gouverneur Chedly Ayari, le conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie a décidé de maintenir, « pour le moment, inchangé le taux d’intérêt directeur tout en continuant à fournir la liquidité nécessaire au secteur bancaire pour soutenir l’activité économique ». Communiqué :
Le Conseil a examiné les derniers développements de la situation économique et financière sur le plan international et national et a enregistré la poursuite des pressions sur le rythme de la croissance et les marchés du travail dans les pays industrialisés, ce qui a amené les principales banques centrales à prendre de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire pour relancer l’activité économique et limiter les effets de la crise de l’endettement public dans la Zone Euro. Pour leur part, les prix du pétrole ont connu récemment un certain repli tout en restant à des niveaux élevés.
Sur le plan national, le Conseil a noté l’évolution positive d’un certain nombre d’indicateurs économiques concernant surtout l’amélioration, récemment, du rythme de la production et des exportations des industries non manufacturières et la poursuite de la bonne tenue des secteurs agricole et des services, ce qui a contribué à la réalisation d’un taux de croissance de 3,3% au cours du premier semestre 2012 et à la réduction du taux de change de 0,5 point de pourcentage au terme du second semestre de l’année au cours. Par ailleurs, une consolidation de ce rythme d’évolution est attendue au cours du dernier trimestre de l’année si on tient compte de la disposition de l’Etat à achever l’exécution des investissements programmés dans la loi des finances complémentaire et de commencer le tirage et l’utilisation d’importants montants sur les ressources extérieures mobilisées.
En revanche, le conseil a noté la persistance des pressions sur l’équilibre du secteur extérieur, la liquidité bancaire et le niveau des prix à la consommation.
En effet, sur le plan des paiements extérieurs, le déficit commercial a accusé un élargissement de plus de 50% durant les huit premiers mois de l’année en cours suite à la progression des importations à un rythme rapide par rapport aux exportations, ce qui a engendré une augmentation du déficit courant pour atteindre près de 4.000 MDT ou 5,6% du PIB contre 3,9% un an plus tôt. Il en est résulté une baisse du niveau des avoirs nets en devises, revenant à 9.810 MDT et 96 jours d’importations, le 26 septembre 2012, contre 13.003 MDT ou 147 jours d’importations et 10.582 MDT ou 113 jours au terme des années 2010 et 2011, respectivement.
Sur le plan monétaire, la hausse des besoins de liquidité chez les banques s’est poursuivie en septembre 2012 nécessitant l’intervention de la Banque Centrale sur le marché monétaire par l’injection d’importants montants ayant dépassé, au cours de ce mois et pour le troisième mois consécutif, le seuil des 5.000 MDT. Le taux d’intérêt moyen sur ce marché a atteint 3,99% en septembre contre 3,88% au mois d’août.
Pour ce qui est de l’évolution des prix, le Conseil a enregistré la persistance des pressions inflationnistes avec un glissement annuel de l’indice général des prix à la consommation atteignant 5,6% au mois d’août 2012 contre 3,2% une année auparavant. Il est, par ailleurs, attendu que ces pressions continuent au cours des prochains mois en relation avec l’ajustement des prix de quelques produits et la hausse des prix de certains produits importés, ainsi qu’avec l’augmentation prévue des salaires.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil a décidé de maintenir, pour le moment, inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale tout en continuant à fournir la liquidité nécessaire au secteur bancaire pour soutenir l’activité économique.