Brahim Gassas: La violence politique a encore frappé, cette fois à Kélibia
La violence politique a encore frappé. Le député de l’Assemblée nationale constituante et membre du Conseil exécutif de Nidaa Tounès Brahim Gassas en a fait les frais lors de son déplacement, dimanche, à Kélibia, où il devait participer à un meeting local de son nouveau parti. Bien que sous la protection de plusieurs gardes du corps, il a été violemment pris à partie par un groupe de jeunes venus dans l’intention manifeste de perturber la réunion.
Ces derniers seraient, aux dires du ministre de l’Intérieur Ali Larayedh, des membres des « Comités de protection de la révolution » autoproclamés, des groupuscules d’activistes dont plusieurs formations politiques réclament depuis un certain temps la dissolution. D’après des vidéos qui ont fleuri sur les réseaux sociaux et confirmés par plusieurs témoignages concordants, certains d’entre eux ont injurié et agressé physiquement Gassas à coups de poing, allant jusqu’à le jeter au sol.
Nidaa Tounès a réagi en condamnant « fermement cette lâche agression ».
S’exprimant lui aussi au micro de différentes radios, le fougueux transfuge d’Al-Aridha Chaâbia a directement et nommément mis en cause Ennahdha, affirmant avoir reconnu parmi ses agresseurs « certains militants » du parti islamiste au pouvoir. Il a également imputé au ministre de l’Intérieur « en personne » la responsabilité de ce qui s’est passé. Son argument : « Les policiers présents sur les lieux ont refusé d’intervenir pour repousser les agresseurs, prétextant ne pas avoir reçu d’ordres », a-t-il déclaré.
Le porte-parole de Nidaa Tounès Mohsen Marzouk va encore plus loin en affirmant, dans des déclarations de presse que « les agresseurs font partie d’une organisation terroriste que la Troïka et Ennahdha laissent faire ».
Pour Ridha Belhaj, lui aussi dirigeant de Nidaa Tounès, « tout indique que des parties proches du mouvement Ennahdha sont impliquées dans l’agression ».
Tout en condamnant l’agression, le ministre de l’Intérieur a reproché aux organisateurs de ne pas avoir prévenu ses services de la tenue de la réunion d’où, selon lui, l’absence d’un dispositif de protection approprié. Ce à quoi ces derniers ont rétorqué en avoir informé préalablement le délégué de la localité. Nidaa Tounès a même publié, à l’appui de ses allégations, un facsimilé de cette notification, signée de trois responsables locaux du parti.