L'UGTT condamne la répression du mouvement de protestation à Al-Omrane
L’UGTT a condamné la répression policière des protestations populaires dont la la région de Menzel Bouzayène et le village d’El-Omrane viennent d’être le théâtre, marquant son soutien aux actions militantes pacifiques des populations concernées pour la réalisation de leurs « revendications légitimes ».
Dans un communiqué d’un ton inhabituel rendu public lundi, la centrale syndicale réclame également la remise en liberté de toutes les personnes arrêtées à l’occasion de ces protestations et le classement des poursuites engagées à leur encontre, engageant le gouvernement à se pencher avec toute l’attention requise sur les dossiers de l’emploi et du développement, en particulier dans les zones déshéritées.
L’UGTT s’élève avec vigueur, dans ce contexte, contre «le blocus policier et les ratissages » imposés à la localité d’El-Omrane et à la ville de Menzel Bouzayène, de même que « la vaste campagne d’arrestations, notamment parmi les jeunes et les syndicalistes, sur de simples présomptions et sur fond de protestations populaires légitimes pour réclamer l’emploi et le développement dans une région livrée depuis longtemps à la précarité et à l’exclusion.
Cette prise de position intervient alors que la centrale ouvrière s’apprête à convier les partis et les différentes composantes de la société civile au « Dialogue national » qu’elle compte organiser à la mi-octobre, probablement le 16 au palais des congrès de Tunis. Actuellement, elle met la dernière main à la liste des parties qui y seront représentées ainsi qu’aux sujets qui y seront débattus.
Nida Tounès sera-t-il présent ? On sait qu’Ennahdha ne veut pas en entendre parler. Effrayé par sa progression dans les sondages, il cherche à l’ostraciser par rapport aux partis de centre-gauche comme El Joumhoury et El Massar et semble même prêt à favoriser une loi interdisant à certains de ses membres ayant fait partie des instances dirigeantes de l’ex RCD toute activité politique pendant 5 ans. Cette loi, si elle venait à être votée empêcherait le président de Nida Tounès de se présenter aux élections présidentielles. Mais qu'advientrait-il du dialogue si l'UGTT passait outre et invitait ce parti. Un véritable dilemme cornélien pour la centrale car que vaudrait un dialogue national sans la présence d'une formation que se positionne, deux mois après sa création, comme le deuxième parti du pays.