Le Sommet des Comités Nationaux d'Ethique Médicale se penche sur les dons d'organes
Le 9ème Sommet Mondial des Comités Nationaux d’Ethique Médicale s’est déroulé à l’hôtel Palace de Gammarth. du 26 au 28 septembre 2012. C’est la première fois qu’un pays arabe et africain accueille ce Sommet. Cette manifestation a été organisée par le Comité National d’Ethique Médicale tunisien et l’OMS, l’organisation mondiale de la santé.
La séance inaugurale a été marquée par l’exposé du Ministre de la Santé qui a souligné les efforts d’organisation de son département pour la bonne tenue de cette réunion internationale.
Puis le Professeur Abdelwahab Bouhdiba, ce monument de la culture tunisienne, a parlé, une heure durant, avec talent et clarté, « De l’Ethique en matière de Santé ».
Garantir un accès équitable aux soins est incontestablement un défi éthique majeur qui dépasse largement le seul domaine de la santé et qui dépend des choix économiques et politiques. Malheureusement, dans les faits, cet objectif est rarement atteint.
La définition de l’équité est révélatrice de confrontation entre éthique individuelle fondée sur la relation médecin-malade et éthique collective des professionnels de santé et des administrations de santé, chargés d’établir la viabilité d’un système d’assurance maladie.
Le débat sur la transplantation a dégagé un point partagé par tous ; le manque d’organes entrainant un certain nombre de décès chez les patients en attente de greffe.
D’autres notions ont fait l'unanimité :
- le don est un acte de solidarité, que cela soit après la mort ou pendant la vie,
- la vente directe par des individus vivants de leurs tissus et de leurs organes en vue de transplantation est contraire à la dignité humaine.
- le trafic d'organes humains à des fins de transplantation est également condamnable, universellement.
Les participants ont été unanimes quant à la responsabilité des États à répondre de ces graves dérives. Aussi les ont-ils appelés à prendre des mesures de santé publique de prévention, à promouvoir le don d’organes et renforcer l'infrastructure nécessaire pour traiter les sujets en attente de greffe.
Le débat sur le biobanking défini comme le prélèvement le stockage et l’exploitation d’échantillons biologiques humains (sang, cellules, ADN, etc.) à des fins scientifiques et de recherches a tourné autour des notions de consentement et de confidentialité, des conditions du retrait du consentement, de la commercialisation, et des partages des bénéfices ou de données.
Au cours de la séance consacrée à l’éthique et les maladies infectieuses, le rôle des gouvernements a été souligné. Ils sont tenus de créer et d’améliorer régulièrement les programmes de lutte contre ces maladies et, notamment, de fournir l’accès au diagnostic et à un traitement de qualité. Cela implique en conséquence la gratuité des soins pour des raisons évidentes : les patients, dans leur grande majorité, sont pauvres ou ont des difficultés à se procurer les médicaments conformes à leur pathologie. Il faut défendre de façon unilatérale cette gratuité dans le traitement quand on sait les nombreuses retombées positives sur l’ensemble de la société. Ce principe d’équité doit aussi et surtout s’appliquer aux pays les plus démunis, les plus exposés donc aux maladies, notamment, les maladies infectieuses. Le rôle et la responsabilité de la communauté internationale, à savoir, les organisations internationales telles l’OMS et les pays à haut revenu, sont engagés à fournir une aide financière et technique à ces pays.
La dernière session a récapitulé la synthèse des travaux, approuvant la densité des idées avancées et la qualité des intervenants représentant les quarante pays présents. Nous nous félicitons de l’organisation de cette réunion et du succès de ce 9ème Sommet des Comités Nationaux d’Ethique Médicale.
Saadeddine Zmerli
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