Hamadi Jebali : Je reconnais Nida Tounes et nous devons travailler avec lui
«En tant que chef du gouvernement, je reconnais le parti Nida Tounes et nous devons travailler avec lui ». C’est ce qu’a déclaré Hamadi Jebali, vendredi matin sur Express Fm. Adoptant un ton plus modéré que celui du chef d’Ennahdha à l’égard du mouvement de Béji Caïd Essebsi, il a ajouté : « j’œuvre pour que le consensus s’étende à tous, autant que possible ». Pendant plus d’une heure, le chef du gouvernement est revenu au micro de Wassim Ben Larbi, une semaine après son interview télévisée,sur les grandes questions d’actualité, sans cependant apporter de nouvelles réponses.
Au sujet de l’échéance du 23 octobre, il a déclaré : « nous n’avons aucune appréhension à ce sujet, l’Assemblée nationale constituante, portée par les urnes, conserve toute sa légitimité. Nous devons cependant fixer le plus tôt possible le calendrier aboutissant aux élections. J’en appelle vivement à l’Assemblée, comme à la troïka. C’est impératif et nous devons y parvenir. Personnellement, je ne saurais en assumer la responsabilité. Faute d’y aboutir, la troïka n’a plus de raison d’être ».
Poursuivant sur la même lancée, Hamadi Jebali a affirmé : «une fois que nous nous sommes mis d’accord sur une date précise et si nous nous pourrions la respecter, j’en tirerais les conséquences quant à la poursuite de mes fonctions à la tête du gouvernement ». Interrogé sur la date de juillet avancée par Rached Ghannouchi, pour l’organisation du scrutin, Jebali s’est gardé de citer une date précise, indiquant qu’il est de l’intérêt du pays que le nouveau gouvernement, issu des élections, soit en place à la rentrée pour pouvoir préparer le budget de 2014 et affronter les questions économiques et sociales urgentes.
Au sujet des salafistes, le chef du gouvernement s’est montré plus déterminé à faire appliquer la loi contre tout abus. « S’ils ont des idées, qu’ils les soumettent au peuple pour en décider. Mais, ils ne peuvent en aucun cas nous les imposer par la force et la violence. Dans ce cas, le peuple leur fera front ».
Ya-t-il un différend entre lui et Ghannouchi et quid d’un remaniement ministériel ? Hamadi Jebali rappelle qu’il connait Rached Ghannouchi depuis plus de 35 ans et que si certaines divergences de point de vue peuvent surgir sur tel ou tel sujet, elles ne relèvent que de la diversité des opinions, comme au sein de tout parti. Quant aux insinuations sur le remplacement de Rafik Abdessalem ou Abdellatif El Mekki, "elles font partie des rumeurs colportées par certains médias". Pour ce qui est de son propre remplacement par Ali Laareydh à la tête du gouvernement, Jebali a indiqué qu’il partage avec lui un même désintéressement quant à l’exercice du pouvoir et une totale abnégation. « Le connaissant parfaitement de longue date, a-t-il ajouté, je sais qu’il est beaucoup plus loin que de se lancer dans pareille compétition».
Sans être précis sur le remaniement du gouvernement, Jeabli a déclaré que « cela pourrait se faire dans le double intérêt de renforcer l’action gouvernementale et d’élargir la base du consensus national», mais ne semble pas en faire une urgence.