Sommet de la francophonie : rompre définitivement avec la "Françafrique"
Le XIVe Sommet de la francophonie se tiendra à Kinshasa du 12 au 14 octobre 2012. Il aura pour thème : « Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale ».
Le président Moncef Marzouki y sera selon toute vraisemblance pour l’avoir annoncé, mardi dernier, depuis Dakar où il se trouvait en visite de travail. Il y avait assuré son homologue Macky Sall du soutien de la Tunisie à la candidature du Sénégal pour l’organisation du Sommet de la francophonie de 2014, à Dakar.
Le choix porté sur le thème des enjeux environnementaux et économiques traduit la volonté de la communauté francophone, forte de 56 Etats et gouvernements, d’être associée à la conduite des affaires du monde. La gestion solidaire de tels enjeux constitue, en effet, un préalable indispensable à la concrétisation des Objectifs du millénaire pour le développement, autant dire un enjeu majeur pour le devenir de la planète et au service de la coexistence pacifique des peuples. L’Organisation internationale de la Francophonie se veut surtout, et de plus en plus, comme un organe de coopération et de coordination entre les Etats membres. Elle va bien au-delà de la conception traditionnelle du partage de la langue française pour agir en faveur de la culture de la paix, de la démocratie, des droits de l’Homme, du développement durable, de la promotion du respect de la biodiversité et de la diversité culturelle.
Ce nouveau Sommet marquera aussi un nouveau palier de rupture avec la « Françafrique » qui n’a encore pas connu de vraies avancées depuis le fameux « discours de la Beaule » de François Mitterrand, malgré le coup de semonce de Nicolas Sarkozy à Dakar. L’esprit « chasse gardée » n’appartient pas encore totalement au passé. Mais, aujourd’hui , il n’y a pas que la France qui soit acculée à s’en départir, pour des considérations économiques et géopolitiques. Les peuples africains sont, eux aussi, de plus en plus enclins à se prendre véritablement en charge.