Le message ne pouvait être plus fort : le Front Populaire constitué de 11 partis de gauche et nationalistes a montré dimanche, lors de son congrès constitutif, sa puissante capacité de mobilisation. Empêché de tenir ses assises à la Coupole d’El Menzah, il a dû se rabattre sur le Palais des Congrès qui s’est avéré trop étroit pour accueillir tous les participants. Pas moins de 7000 militants (Hamma Hamammi dira plus de 10000) venus de toutes les régions, par trains, bus et voitures, essayaient de trouver place à l’intérieur du Palais, mais un grand nombre parmi eux devait se contenter de suivre les travaux de l’extérieur. Sur le podium, Hamma Hammami, Chokri Belaid et d’autres ténors se sont succédé dans des discours très vifs, chaleureusement acclamés par la salle.
Le ton est donné : « Ni Ennahdha, ni Nidaa Tounes, la seule force capable de sauver la révolution est le Front Populaire ». A coups de discours, de slogans scandés avec force, de pancartes et de banderoles, cette « troisième voie » veut s’imposer en unique alternative salutaire. L’ambiance, très enthousiaste, poussait à la surenchère, avec des attaques très vives contre la troïka et des appels à la résistance active, mais aussi à l’action directe sur le terrain. On peut en effet imaginer facilement l’effet que peut produire le rassemblement de la gauche avec les nationalistes et la détermination de leur engagement militant.
Cette fois-ci, en vrai chef, Hamma Hammami a tenu à se montrer, certes aussi combatif qu’on le connait, mais modéré dans ses propos, laissant aux autres orateursle soin de donner libre cours à des envolées très enflammées. Ce coup d’envoi en forme de super show montre surtout la forte mobilisation du Front Populaire, mais aussi l’étendue de son implantation dans les régions. L’action sur le terrain s’annonce aussi tonitruante.