Caïd Essebsi impute "l'image endommagée" de la Tunisie à 'Ennahdha
L’ancien Chef du gouvernement Béji Caïd Essebsi s’est de nouveau montré très critique à l’égard d'Ennahdha, regrettant « l’image endommagée » de la Tunisie dans le monde et pointant du doigt « trop de promesses non tenues ».
Dans une interview au magazine « Jeune Afrique », le président de Nidaa Tounès impute cette image endommagée non seulement à l’attaque de l’ambassade américaine mais aussi au comportement des dirigeants d’Ennahdha « qui ont laissé, ces derniers mois, passer des appels au meurtre et à la violence quand ils ne les ont pas eux-mêmes soutenus ». En politique, souligne-t-il, l’important n’est pas la réalité des faits, mais comment ils sont perçus par les gens. Or la perception actuelle du gouvernement est de plus en plus négative ».
Pour autant, Béji Caïd Essebsi se dit certain que la Tunisie retrouvera le chemin du progrès mais doit d’abord « reprendre le chemin de la transition démocratique. « Si la Tunisie rate cette étape, il n’y aura pas de printemps arabe ».
« La transition démocratique est mal engagée, avec un trop-plein de revendications sociales et de promesses non tenues », a-t-il ajouté, déplorant que la Constituante se soit, pendant très longtemps occupée d’autres choses que de la rédaction de la Constitution. « Le fait est que la majorité avait plus soif de gouverner que de légiférer. Ses membres ont oublié pourquoi ils étaient là».