Le Dialogue national à partir du 16 octobre : il n'y aura pas d'ostracisme
Non à l’ostracisme : l’intransigeance du Secrétaire général de l’UGTT a finalement payé. La conférence du Dialogue National devra démarrer comme prévu le 16 octobre à l’initiative de l’UGTT, de la LTDH et du CNOA, en présence des principaux partis y compris Nida Tounès sur la participation duquel la troika avait émis des réserves excipant de ses accointances réelles ou supposées avec l’ex RCD. Y prendront part, également, les présidents des groupes parlementaires et des personnalités nationales.
Invité mardi par Shemsfm, M.Houssine Abassi a tenu à cadrer le dialogue : nous n’avons pas l’intention de nous substituer à l’ANC comme nous le reprochent certains. Nous serons une force de proposition, des facilitateurs. Notre objectif est de parvenir à un consensus, un engagement moral sur toutes les questions à propos desquelles il y a eu achoppement comme la nature du régime à mettre en place, la date des prochaines élections, la création des hautes instances (élections, presse et magistrature) et d’établir un agenda à propos des prochaines échéances qu’il sera loisible aux élus de l’ANC d’en débattre dans une deuxième étape.Il a néanmoins reconnu que le dialogue se poursuivra au-delà du 23 octobre.
On s'étonne aujourd'hui de voir l'UGTT jouer les médiateurs entre les partis, alors qu'il s'agit d'une organisation syndicale dont le rôle est de défendre les intérêts des ouvriers. D'où l'agacement manifesté par certains partis et notamment Ennahdha à l'annonce, il y a quelques mois, de l'initiative de la la centrale ouvrière. En fait, celle-ci n'a fait que renouer avec une tradition qui remonte aux premières années qui ont suivi sa création en 1946, lorsque son fondateur, Ferhat Hached prit une part active à la création de...l'UTICA une année plus tard et joua un rôle essentiel lors du déclenchement de la lutte armée, Pendant l'année 1952, et jusqu'à son assassinat le 5 décembre de la même année, il fut même le véritable leader du mouvement national, suite à l'arrestation du leader destourien et des ses compagnons. Plus près de nous, c'est la centrale ouvrière qui a encadré les manifestations contre Ben Ali en décembre 2010 et janvier 2011. Il n'est donc pas étonnant que la classe politique toutes tendances confondues se tourne une fois de plus vers l'UGTT pour sortir de l'impasse où elle se trouve aujourd'hui.
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