Béji Caïd Essebsi : "On cherche à m'exclure du champ politique"
Béji Caïd Essebsi n’a pas été surpris par les propos tenus par Rached Ghannouchi dans la vidéo fuitée diffusée mardi soir sur les réseaux sociaux et reprise aussitôt par les sites électroniques : « Il est tout entier dans ces déclarations. Il a toujours eu un faible pour les salafistes qu’il appelle ses enfants(…) Il est allé jusqu’à dire que Nida Tounès est plus dangereux que les Salafistes. A ce que je sache, ce n’est pas Nida Tounès qui a attaqué l’ambassade des Etats Unis, mais bien ses enfants salafistes ». Dans l'interview qu'il a accordée mercredi à HannibalTV, BCE s’en est pris à ceux qui voudraient exclure les anciens destouriens et rcdistes de la scène politique. « C’est un déni de justice », s’est-il écrié. «Si certains d'entre eux ont commis des fautes, qu'ils soient sanctionnés, mais il ne faut pas recourir aux punitions collectives» tout en reconnaissant que «cette loi me vise personnellement. On cherche à m’ostraciser pour laisser le champ libre à Ennahdha. En fait, notre parti compte moins d’anciens destouriens que celui de Ghannouchi ». Néanmoins, il se dit convaincu qu'ils «n'oseront pas présenter leur projet de loi»
Le président de Nida Tounès est revenu sur les thèmes qui lui sont chers : l’échec de la troika « la légitimité consensuelle » qui doit succéder à la « légitimité électorale » après le 23 octobre et la fixation d’une feuille de route pour la prochaine étape, sous oublier la main tendue à tous les partis et notamment Ennahdha dont «personne ne conteste la représentativité». Sans oublier les regrets pour le temps perdu dans les discussions métaphysiques alors que les sujets sur lesquels les Tunisiens «nous attendent» sont l’emploi et la sécurité.
Cette interview a été une occasion pour Si Béji de tester sa popularité. Malgré une actualité chargée et la concurrence des autres chaînes, il a fait exploser l'audimat avec un taux d'audience de 78% !
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