Après la charia, Ennahdha renonce à faire mention de l'atteinte au sacré dans la constitution
Des semaines de palabres à propos de la criminalisation de l’atteinte au sacré dans la constitution n’auront servi à rien sinon à retarder la rédaction de la constitution. Le projet soutenu par Ennahdha sera retiré de la mouture complète qui sera débattue par les élus en décembre-janvier.
« il n'y aura pas de criminalisation parce que le sacré est très difficile à définir », a reconnu, Mustapha Ben Jaafar dans une déclaration à l’AFP.
Le projet d’inscription de la charia, présenté également par Ennahdha avait connu le même sort. On a dû le retirer après quelques jours de discussions passionnées.
La raison ? Le tollé provoqué par ces deux propositions, mais pas seulement. Comme l’a dit cyniquement Rached Ghannouchi dans sa vidéo fuitée diffusée mardi soir « Ce qui fait la loi, ce n’est pas la constitution ou n’importe quel autre texte mais l’équilibre des forces sur le terrain ». Suit un long argumentaire dont il ressort que, « de toute façon, pour nous, il n’y a aucune distinction à faire entre Charia et islam » et qu’à ce titre, la référence à l’islam dans l'article premier de la constitution est largement suffisante.
Reste le futur régime politique, les islamistes souhaitant un modèle parlementaire intégral tandis que les autres formations réclament un système présidentiel aménagé laissant d'importantes prérogatives au chef de l'Etat. Mais Ghannouchi n’exclut pas un compromis.
A noter que la Troika annoncera le 18 octobre une feuille de route consensuelle pour la prochaine étape.
« Je pense que raisonnablement (...), on aura nos élections avant l'été 2013 », a indiqué le président de l’ANC.
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