Ahmed Mestiri : Menaces sur l'identité tunisienne et l'économie
Invité d’honneur du dialogue national initié par l’UGTT, l’ancien ministre et fondateur du MDS Ahmed Mestiri était attendu au podium ce mardi matin, lors de la séance d’ouverture. « Je m’étais longtemps tu et je me dois vous faire part aujourd’hui en toute franchise de tout ce que je pense, ce qui peut vous paraître agréable et le reste », commencera-t-il par dire. « il est urgent aujourd’hui, poursuivra-t-il de trouver une issue à cette crise et surtout de démontrer que nous vivons bien une révolution. Beaucoup, en effet on l’impression que ce cette révolution n’a jusque-là rien changé et nous devons nous attaquer aux questions économiques et sociales qui sont de grande acuité ».
Ahmed Mestiri plaidera en faveur de la prise en charge des revendications économiques et sociales qui constituent à ses yeux de véritables menaces qui guettent la Tunisie mais s’attardera surtout sur un autre type de menaces jugé non moins grave. « Il s’agit du risque identitaire, affirmera-t-il. Ce n’est pas uniquement la révolution qui est menacée, mais l’ensemble de la société. Le Tunisien se trouve remis en question dans son identité, son accoutrement et son style de vie, alors que notre pays a toujours connu l’Islam modéré, celui de l'imamSouhnoun et d’Ibn Al Aghleb. La révolution a largement ouvert nos portes et chacun tente de s’y engouffrer. Nous voyons arriver aujourd’hui des investisseurs, non pas pour investir seulement, mais aussi pour essayer d’exporter chez nous leurs propres convictions qui ne sont pas les nôtres ».
Sans aller plus loin dans son envolée contre l’extrémisme religieux, Mestiri conclura son « cri de cœur » comme en s’en excusant : « je n’en peux plus, mais langue s’est déliée ».
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