Nuit d'horreur à Douar Hicher : un islamiste radical tué et deux Gardes nationaux blessés
Violents affrontements dans la nuit du mardi au mercredi à Douar Hicher, quartier populaire limitrophe de la Manouba, dans la banlieue ouest de Tunis. Bilan, encore provisoire : un militant islamiste radical tué et deux agents des forces de l’ordre grièvement blessés. «Tout s’est subitement déclenché après l’annonce de l’arrestation, près de Jendouba, d’un salafiste soupçonné d’avoir blessé, samedi dernier, le chef de la brigade de sécurité publique de la Manouba, Wissem Ben Slimane, indique Khaled Tarrouche, porte-parole du ministère de l’Intérieur. C’est alors, poursuit-il, que des militants islamistes radicaux ont pris d’assaut deux postes de la Garde nationale à Douar Hicher et à la Cité Khaled Ibn Al Walid, s’attaquant aux agents avec des outils tranchants, des sabres, provoquant des blessures graves à deux agents, dont l’un à la tête».
Les heurts se sont poursuivis toute la nuit mais la première vague d’attaque a été la plus violente. A peine finie la prière d’Al-Icha, des centaines d’activistes armés de gourdins, cocktails Molotov et armes blanches de différents types avaient pris d’assaut les deux bâtiments sécuritaires, criant vengeance à la suite de la capture de l’auteur présumé de l’agression à la machette contre le haut gradé de la garde nationale. Le fugitif, un certain « Saddam », avait été arrêté mardi en milieu de journée dans les environs de Nefza, malgré son changement de look et sa barbe rasée, alors qu’il cherchait apparemment à gagner la frontière algérienne, selon des sources policières..
Dans la première vague de l’attaque contre l’un des deux postes de la garde nationale, un premier assaillant avait trouvé la mort par balle. Après vérifications, il s’est avéré être l’imam en second et Muezzin de la mosquée Ennour toute proche. C’est d’ailleurs dans cette même mosquée, dénoncée ces derniers jours par les syndicats des forces de l’ordre comme étant "un des principaux sanctuaires jihadistes", que les assaillants se sont ensuite retranchés. Le monument religieux a été totalement bouclé par un imposant dispositif policier, avec des détachements et des blindés légers de l’armée en soutien. Pendant ce temps là, les haut-parleurs du minaret déversaient des appels au Jihad (guerre sainte) pour venger le « martyr », en référence au salafiste tué par balle lors de la tentative d’incendie du poste de la garde nationale.
D’autres groupuscules ont continué à harceler les forces de l’ordre, notamment à coups de pierres lancés de loin et de cocktails Molotov. Des vidéos amateur qui circulent sur les réseaux sociaux et repris par certaines chaines télé montrent de vraies scènes de guérilla urbaine, avec des barricades dans plusieurs rues, des monticules de pneus enflammés et l’arrivée incessante de renforts sécuritaires.
De nombreux témoins ont indiqué avoir entendu toute la nuit des tirs de sommation et des avertissements lancés par haut-parleurs mais sans pouvoir en déterminer la cause.
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