Révélations israéliennes sur les détails de l'assassinat d'Abou Jihad à Tunis
24 années après le drame, Israël livre sa version de l'assassinat de chef en second de l’OLP Abou Jihad, de son vrai nom Khalil Al-Wazir, liquidé en 1988 par un commando israélien dans sa résidence à Sidi Bousaïd. Le quotidien de Tel Aviv Yediot Aharonot livre dans son édition à paraître vendredi le détail de cette opération sanglante perpétrée dans la nuit du 15 au 16 avril 1988, et qui avait ciblé ce haut dirigeant palestinien en sa qualité de chef opérationnel de la première Intifadha.
Selon le journal, l’opération a été conduite par 26 membres de commandos, alors dirigés par l’actuel ministre israélien des Affaires stratégiques Moshé Yaalon. Le chef du détachement a confié au Yediot Aharonot que le commando, débarqué secrètement sur la plage (apparemment celle de Raoued) s'était scindé en deux groupes : Le premier, composé de huit hommes et dirigé par le chef de l’opération Nahoum Lev, s'est approché en voiture à 500 mètres de la résidence d'Abou Jihad. Accompagné d'un soldat déguisé en femme, afin de se faire passer pour un couple ordinaire, Lev tenait une boîte de chocolat dans laquelle était dissimulé un pistolet muni d'un silencieux.
Il a d'abord abattu un garde somnolant dans une voiture, puis le second groupe, au signal prévu, s'est engouffré dans la villa après en avoir forcé la porte. Masqués, ces commandos tuent un second garde qui venait de se réveiller et n'a pas eu le temps de dégainer son arme. Un jardinier, qui dormait dans la cave de la villa, est aussi tué.
Un des membres du commando se rend jusqu'à la chambre à coucher d'Abou Jihad et l’abat d’une rafale. Mais l’épouse du martyr, Intissar Al-Wazir, future ministre des Affaires sociales du premier gouvernement palestinien de l’après-accords d’Oslo, survécut à l’opération bien que son mari fût abattu sous ses yeux.