Encore un prédicateur wahabite en tournée en Tunisie
En tournée depuis quelques jours en Tunisie, le prédicateur wahabite saoudien Abdul Rahman Al-Arifi est en terre de mission. Il y est l’hôte de deux associations, Dar Al-Hadith et Al-Forqane, réputées proches du parti islamiste Ennahdha, chef de file de la coalition tripartite au pouvoir. D’autres comme lui, invités des mêmes associations, avaient fait parler d’eux dans tous les confins du pays, et n’avaient fait qu’apporter du grain à moudre au moulin de plus en plus visible à produire (surtout reproduire) des islamistes radicaux pur teint. D’obédience wahabite, comme il se doit…
Tout le monde a encore en mémoire les prêches enflammés d’un Wajdi Ghoneim, ovationné sous la Coupole d’El Menzah et qui avait soulevé une immense levée de boucliers en recommandant à ses fans tunisiens une ligne de conduite d’un autre temps. Entre autres la haine viscérale des laïques, l’excision des filles et autres amabilités. Ce qui, d’ailleurs, lui avait valu une plainte déposée par deux avocats pour incitation à la haine.
Tout le monde se rappelle également le faste avec lequel le prédicateur, lui aussi wahabite, Youssef Karadhaoui avait été reçu en Tunisie : salon d’honneur présidentiel à l’aéroport, tapis rouge, bains de foule, baise-tête par les plus hauts dignitaires d’Ennahdha et surtout tournée « triomphaliste » dans tous les hauts-lieux de l’islam dans le pays. Et ce sans compter bien d’autres prédicateurs, moins connus au point qu’un chroniqueur avait raillé cette frénésie mystique en avançant qui « si Ben Laden était encore vivant, il serait sûrement invité par ces «associations organisatrices » qui se sont donné pour vocation première de favoriser l’islamisation de la société tunisienne.
Disciple du prédicateur ultra-rigoriste wahabite Abdul-Aziz Ibn Bez, Arifi est à la veille de terminer son périple à travers les principales mosquées du pays. Mardi, il a innové en focalisant son prêche à Kairouan sur… le péché pour un père et sa fille de se retrouver seuls dans un endroit fermé, au risque de céder aux tentations démoniaques… Lui qui ne rate aucune occasion pour prôner le mariage des filles à partir de l’âge de 9 ans, le port obligatoire du niqab, la croyance en la platitude de la terre, voire mettre en garde contre le péché d’écouter de la musique ou de regarder la télévision « non islamique ».