Tout sur le budget de l'Etat pour 2013
Examiné vendredi en conseil des ministres, le budget de l'Etat pour l'année 2013, en augmentation de 4.5% en nominal par rapport à 2012, marque une volonté de relance de la croissance. Taoufik Rajhi, président du Cercle des Economistes de Tunisie nous en révèle les grands contours.
La Tunisie a réalisé un effort budgétaire sous forme d’impulsion budgétaire discrétionnaire en 2012 sans précédent dans son histoire qui est quatre fois celle de 2011. Le budget a augmenté à un niveau historique de 26 milliards ce qui représente presque 30% du PIB. Maintenir le même montant du budget en 2013 voudrait dire maintenir la pression sans la relâcher pour relancer l’économie. C’est comme lorsque vous poussez une voiture en panne de batterie dans une pente. Le mécanicien au volant crie de pousser. Votre femme et les enfants vous regardent impuissants dans la voiture. Comme c'est une pente ( environnement international difficile et climat post-révolution instable), vous devez pousser sinon la voiture recule ( -1.9% en 2011). Alors vous choisissez de pousser et ...pousser. Celà aurait pu être plus facile si les enfants et votre femme descendaient pour aider mais hélas il pleut et personne ne veut se mouiller avec vous.
Des jeunes même observent et souhaitent que la voiture reste en panne pour la dépouiller la nuit. Heureusement vous entendez le bruit du moteur qui commence à démarrer ( +3.2% en glissement) mais vous êtes au bout de vos forces. Si vous relâchez, le moteur s’arrête et tout l’effort de démarrage sera perdu… il faudra alors commencer de nouveau. Si vous avez la force de pousser davantage, le moteur démarrera et la voiture reprendra la route. Malheureusement vous n’avez plus de forces et de ressources pour pousser davantage et c’est le cas de la Tunisie où l'espace fiscal est limité. La solution pour que votre voiture démarre consiste à maintenir la même intensité d'effort sans ajouter ou diminuer. C’est ce que j'appelle la règle de croissance zéro du budget couplée avec les principes de la politique de « go & stop ». En 2013, le Budget devrait augmenter de 4.5% en nominal et par conséquent si on retranche le taux d’inflation de 5%, ça sera « zero growth budget ». C'est du "Go" déguisé mais aussi du "Stop" déguisé.
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