La grève générale dégénère à Siliana
La grève générale à Siliana a tourné aux heurts violents entre les forces de l’ordre et un groupe de jeunes qui tentaient d’investir le siège du gouvernorat pour réclamer le départ immédiat du gouverneur nommé depuis peu dans la région. La police et les unités antiémeutes ont utilisé les grenades lacrymogènes et les matraques pour disperser les manifestants. Le dernier bilan fait état de 24 blessés. La grève générale menée à l’appel de l’union régionale relevant de l’UGTT et certaines composantes de la société civile a été très suivie dans toutes les délégations de la région. Elle a paralysé la vie économique, sociale, administrative et scolaire.
Des milliers de personnes se sont d’ailleurs rassemblées en milieu de matinée devant le siège régional de l’UGTT où le Secrétaire général de la centrale syndicale Samir Cheffi a, dans une allocution enflammée, réaffirmé la détermination de l’UGTT à combattre la marginalisation et la pauvreté, et à militer en faveur de la mise en place d'un programme de développement intégral pour le gouvernorat de Siliana. « Un gouverneur qui ne respecte pas les militants et la population n’a pas sa place à Siliana », a-t-il martelé.
La foule qui réclamait également la remise en liberté des personnes arrêtées lors des incidents du 26 avril dernier a parcouru ensuite plusieurs artères de la ville avant d’être dispersée sans ménagement à son arrivée devant le siège du gouvernorat.
Une vive tension persiste depuis une semaine dans la région à la suite de l'agression de la secrétaire générale du syndicat de base des agents et fonctionnaires du gouvernorat, qui a été brutalisée par le secrétaire particulier du gouverneur issu du parti Ennahdha au pouvoir. Ce qui a conduit l'Union régionale du travail à exiger le départ du gouverneur de la région, accusé d'être au service de son parti plutôt qu’au service de l’Etat et des administrés.