Notre ambassade aux Emirats met à la disposition de Chiboub un billet d'avion et un laissez-passer pour rentrer au pays
Il étaient près de 5 millions de Tunisiens à suivre lundi soir l'interview de Slim Chiboub sur Attounissia dans l'espoir sans doute d'apprendre de nouvelles révélations sur le régime déchu dont il était l'un dignitaires. Il n'en fut rien. Malgré les questions pressantes de Moez Ben Gharbia, on a eu droit à un plaidoyer pro domo, entrecoupé de clins d'oeil au public de l'Espérance au point qu'on s'était cru parfois dans une émission sportive. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ces deux heures d’antenne n’ont pas suffi à Chiboub pour redorer son blason. Le gendre de l’ex président n’a rien perdu de sa superbe, s’autorisant même quelques digressions sur la situation politique en Tunisie : « il faut rétablir l’autorité l’Etat, martèle-t-il. Il n’est pas normal que des ministres ou des opposants soient humiliés de la sorte sur les plateaux de télévision ». Il s’est même montré virulent lorsque son interviewer lui a demandé des explications sur l’origine de sa fortune ou sur ses pratiques « douteuses » à la tête de l’Espérance. Réfutant tout en bloc, il affirmé n’avoir rien à se reprocher, tout en annonçant son intention de rentrer au pays « le plus tôt possible » pour se défendre devant la justice. Qu’est-ce qui l’en empêche ? « Notre ambassade aux Emirats (où il réside) refuse de me remettre un passeport », soutient-il.
L’ambassadeur, Tarak Bettaïeb a réfuté cette accusation dans une déclaration à Mosaïquefm : « Slim Chiboub n’est pas inscrit sur les registres consulaires. Certes, il s’est présenté à l’ambassade pour une légalisation de signature. Mais il s’est montré agressif vis-à-vis du préposé et a refusé de rétrocéder son passeport diplomatique. Néanmoins, s’il veut rentrer en Tunisie, nous mettons à sa disposition un billet d’avion, un laissez-passer et une voiture pour le conduire à l’aéroport ».