Le gouverneur de Séliana : «J'y suis, j'y reste»
C’est à une véritable intifadha que le gouvernement doit faire face depuis deux jours à Séliana. On parle de 100, 200, 300 blessés selon les sources. Les desiderata, tout à fait légitimes, des protestataires se résument à deux points : le départ du gouverneur et des mesures concrètes et rapides pour le développement d’une région délaissée depuis plus d’un demi-siècle par le pouvoir central malgré ses énormes potentialités (c'est le château d'eau de la Tunisie). Des mesures urgentes s'imposent. Faute de quoi, la situation risque de s’aggraver et les troubles déborder sur les régions limitrophes qui se trouvent en butte aux mêmes difficultés.
Jusqu’où tiendra-t-il ? Contesté par la population, lâché par le bureau régional d’Ennahdha qui lui demande de démissionner dans un geste d’apaisement, le gouverneur, M. Ahmed Ezzine Mahjoubi, est resté de marbre, décidé à poursuivre sa mission «quoi qu'il arrive». Pourtant, il ne doit pas échapper à M. le gouverneur que la crise de confiance entre lui et la population est telle que son départ contribuera immanquablement à faire baisser la tension.
Notons, enfin, qu'une délégation de l’ANC conduite par la 1ère vice-présidente de l’Assemblée, Mme Maherzia Labidi, comprenant notamment des élus de la région et des représentants des différents groupes parlementaires doit être reçue par le ministre de l’intérieur pour discuter des évènements de Séliana.
Lire aussi
Seliana : «au moins 300 blessés» selon Boujemaa Remili