Une feuille de route claire et un code incitatif demandent les investisseurs français à Jebali
« Nous avons des priorités à vous demander pour envisager d’investir en Tunisie : une feuille de route claire et un code des investissements incitatif ». Le représentant du groupe Accor ne pouvait être plus direct en tenant ce propos à l'adresse du chef du gouvernement, Hamadi Jebali, lors de l’ouverture jeudi matin de la rencontre de partenariat d’affaires tuniso-francaise, organisée par l’UTICA et le Medef. Devant une salle archicomble et en présence notamment de près de 100 chefs d’entreprise venus de diverses régions de France, ce participant a poussé encore plus loin sa demande: « Nous nous inscrivons sans hésitation avec la Tunisien dans les moyen et long termes, mais c’est le court , le très court terme, qui nous intéresse le plus. Alors, M. le Chef du Gouvernement, aidez-nous !». Message bien reçu.
Jebali s’emploiera à y répondre en précisant que « pour la feuille de route, tous les éléments ne sont pas entre les mains du seul gouvernement. L’Assemblée nationale constituante en détient l’essentiel. Mais nous œuvrons tant au sein du gouvernement qu’au niveau de la Troïka, à en accélérer le rythme ».
Le chef du gouvernement, interpellé sur la date du 23 mars 2013 annoncée comme date des prochaines élections lors de sa rencontre à Paris, en juin dernier, avec des investisseurs français, puis sur l’évocation d’un report au mois de juin, a indiqué que « tout laisse penser qu’il serait possible d’organiser les élections avant le début de l’été, sept mois étant suffisants pour de bons préparatifs». « Même si certaines autres parties essayent de jouer les prolongations », ajoute-t-il. Je n’accuse pas l’opposition, qui argue du fait que la rédaction d’une constitution pour les générations futures, et les débats sur ses dispositions essentielles exigent des délais supplémentaires. Mais je continue à croire que la situation économique et sociale, particulièrement, exige des délais très rapprochés».
Jebali s’est dit confiant quant au fait de pouvoir parvenir rapidement à un accord sur les échéances et aboutir rapidement aux élections.
Quant au nouveau code d’Investissement, le chef du gouvernement a indiqué que le projet de loi est quasiment prêt et sera bientôt soumis à l’Assemblée nationale constituante.
A une question de Michel Gonnet sur le cadre juridique du partenariat public-privé et la liste des projets qui seront inscrits dans une première étape, Jebali a indiqué que le projet de loi est déjà entre les mains de l’Assemblée et qu’aucune restriction de secteurs, y compris ceux pouvant être considérés comme stratégiques, n’y figure. «Nous sommes très ouverts, a-t-il affirmé, et la liste comprend des projets d’infrastructure, notamment des autoroutes, des infrastructures énergétiques, de transport, et autres. Nous ne cherchons pas seulement un apport financier, mais une valeur ajoutée technologique ».