Siliana : "L'UGTT doit se prononcer", demande Jebali
« Ce n’est pas le gouverneur ou le gouvernement qui sont visés par ce qui se passe à Siliana, mais toute l’expérience démocratique, tant elle contrarie les plans de certains ». C’est l’analyse que fait de la situation le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, jeudi matin devant la presse. « Si le simple fait de remplacer le gouverneur résolvait le problème, je n’hésiterais pas à le faire tout de suite, mais les vraies motivations qui attisent les troubles sont autres », ajoute-t-il.
Pour le chef du gouvernement, « toutes les parties concernées doivent apporter leur concours à la reprise du dialogue, à l’apaisement des esprits et au retour au calme. Plus particulièrement, l’UGTT doit exprimer clairement sa position. Il y a nombre de questions auxquelles elle doit répondre ».
Visiblement très préoccupé par la tournure prise par les évènements à Siliana, Jebali, qui n’exclut pas leur extension à d’autres régions, estime que « si les revendications étaient à l’origine légitimes et acceptables, l’éruption de violence est inacceptable ». « Il ne s’agit pas d’une tentative de provoquer la chute du gouvernement, mais de faire avorter la révolution », insiste-t-il.
Ouvrant la rencontre de partenariat d’affaires tuniso-français, organisé par l’UTICA et le MEDEF, le chef du gouvernement avait expliqué que ce qui se passe à Siliana illustre le dilemme auquel la Tunisie se trouve confrontée : comment, à la fois, faire des forces de sécurité des forces républicaines au service des citoyens et garantir le respect de l’ordre et de la loi, en cette délicate période de transition ? ». Jebali réaffirme à cet égard que le gouvernement est déterminé à faire respecter la loi, n’autorisant aucune dérive.
Ce discours très ferme tenu par le chef du gouvernement devant des chefs d’entreprises français et tunisiens, en présence des médias, est sans doute, un des éléments du dialogue amorcé d’un autre côté par le gouvernement, avec les parties concernées, notamment des élus de Siliana, des représentants de la société civile et de la centrale syndicale.